Confrontée à la malvie, au chômage et à la désolation, la jeunesse d'El Affroun, une commune située à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Blida, est désarmée et ne trouve comme autre alternative que l'errance et la délinquance à défaut de patience. Les jeunes de cette localité se sont plaints de la marginalisation qu'ils subissent quotidiennement. « Notre quotidien est monotone, nous ne vivons que pour manger et dormir. Nous ne disposons que du droit de rêver de trouver un boulot et de nous payer une maison pour pouvoir fonder un foyer », nous dira Saïd, chômeur de son état. Son ami Dahmane, 36 ans, est chômeur lui aussi. Il déplore, entre autres, l'absence d'infrastructures sportives. Selon ses dires, l'unique salle omnisports dont dispose la commune d'El Affroun est fermée depuis plus de dix ans. « C'était l'unique salle où on pouvait vraiment se défouler », dit-il, avant d'ajouter : « Depuis que cette salle est fermée, même la pratique d'un sport est devenue impossible. Nous avons été un peu optimistes depuis la réalisation du stade communal. Mais ce dernier n'est pas ouvert aux équipes des différents quartiers et seule l'équipe locale est autorisée à l'utiliser. » Livrés à eux-mêmes, les jeunes d'El Affroun n'ont qu'un seul rêve : partir loin à tout prix. « En avion ou en radeau, peu importe le moyen, pourvu qu'on soit sous d'autres cieux plus cléments », dira un autre jeune. Cette jeunesse qui s'enlise chaque jour dans une routine faite de difficultés, ne trouve que les cafés pour se rencontrer et partager leurs maux. Sinon, ce n'est que l'alcool et la drogue qui sont les plus demandés car supposés adoucir leur quotidien amer. Pour connaître la stratégie de l'APC face à ces différents problèmes que vit la jeunesse de la commune d'El Affroun, nous avons pris attache avec Missoum Badreddine, vice-président de cette municipalité, à défaut de pouvoir joindre le 1er magistrat de la commune.« Concernant la salle omnisports, elle est fermée depuis des années à cause de l'état déplorable de la bâtisse. Nous avons contacté le CTC qui a déclaré que cette infrastructure n'est pas en mesure d'accueillir les jeunes sportifs et nécessite un réaménagement. Vu que le coût de sa réhabilitation est équivalent à la construction d'une autre salle, nous avons opté pour sa démolition. Ce projet est en cours de lancement en même temps que celui d'une piscine semi-olympique », expliquera notre interlocuteur. Et d'enchaîner : « Dans le cadre de la promotion du sport de proximité, nous avons eu droit à 5 complexes sportifs. Deux sont achevés et non encore réceptionnés et les 3 autres sont en cours de lancement. » Questionné sur l'état du stade communal, le vice-président de l'APC, nous dira : « Nous ne pouvons autoriser les équipes de quartiers à utiliser le stade communal pour une seule et bonne raison, c'est qu'il n'est pas encore officiellement réceptionné. Il y a eu certaines réserves sur le travail de l'entreprise qui a réalisé ce projet, et nous attendons que cette dernière puisse lever les réserves pour pouvoir désigner un directeur à la tête de cette infrastructure et programmer par la suite les petites équipes. » Il expliquera d'un ton ferme que ce stade, qui a nécessité un budget d'environ 4 milliards de centimes et dont la tribune n'est pas encore réalisée, n'est pas apte à accueillir d'importants flux de jeunes, du moins pour le moment. Il conclura en annonçant que la commune d'El Affroun a bénéficié d'un quota de 70 locaux commerciaux qui attendent juste d'être parachevés. « Il ne reste que l'opération d'aménagement intérieur qui consiste à séparer les locaux et poser le carrelage et le branchement électrique. Cette opération sera lancée incessamment », a-t-il assuré.