Un objectif qu'elle compte atteindre à la fin de cette année ou, tout au plus, à la fin du premier trimestre 2006. Les membres du bureau ont conscience que le challenge n'est pas des moindres, d'autant qu'il n'est pas aisé de nos jours de sensibiliser les citoyens sur des phénomènes négatifs devenus, avec la force de l'habitude, tout à fait «normaux». De fait, la dégradation pourtant très avancée du cadre de vie et de l'environnement en zones urbaines ne fait plus réagir les citadins, lesquels, souvent pour se donner bonne conscience, rejettent systématiquement la faute sur l'autorité publique, la commune en premier lieu. La majorité écrasante de la population estime que l'état de désolation de certains quartiers d'Alger – Birkhadem entre autres – est à mettre sur le compte du laxisme des pouvoirs publics et de leur inertie face à certains phénomènes qui rendent la vie pénible au citoyen. «Certes, nous dira Malek Ouaddah, président de l'association, les autorités locales assument une lourde responsabilité dans la dégradation du cadre de vie en ce sens qu'elles sont garantes et de l'hygiène et de la quiétude des lieux, mais les citoyens en sont aussi responsables, ne nous cachons pas la vérité.» La responsabilité est donc partagée. C'est une raison pour que «ensemble, citoyens et autorités, joignons nos efforts pour améliorer le cadre de vie général». M. Ouaddah, responsable financier d'un grand organisme public, croit fermement qu'«il est possible de faire quelque chose pour le bien de la communauté, en particulier pour nos enfants qui sont victimes des comportements inconscients des adultes». Et d'expliquer : «N'a-t-on pas vu des écoliers marcher sur chaussée parce que les trottoirs, quand ils ne sont pas défoncés, sont utilisés comme aire de stationnement pour les véhicules ? A Bachedjarah, j'ai constaté que l'une des rares aires de jeu est squattée de jour comme de nuit par les propriétaires d'autocars et de camions. Ici, à Tixeraïne, entre autres anomalies, un individu a construit illégalement en empiétant sur le trottoir et en intégrant deux poteaux électriques dans sa cour sans qu'il soit inquiété par Sonelgaz ou par les services de l'urbanisme. Les exemples de ce type sont légion.» La campagne de prévention lancée actuellement pour prévenir les accidents de la circulation et préserver les piétons est, pour ce cadre financier, «l'occasion de poser le problème dans sa globalité, et ce, en mettant chacun devant ses responsabilités». «Si, dit-il, l'école, les parents et, d'une manière générale, certaines institutions ont un rôle éducatif et de sensibilisation, les autorités, par contre, ont pour mission de réprimer les dépassements, surtout quand ces dépassements mettent en péril l'intégrité physique des citoyens.» Très remonté contre les habitudes malsaines qui ont pris corps dans la société, le président de l'association en appelle au sens civique des citoyens algérois et les invite à se rapprocher de l'APCE «pour agir ensemble contre des phénomènes qui n'ont jamais fait partie de notre éducation». Ce message a déjà permis de recueillir plusieurs adhésions dont celles de médecins, hommes de loi, cadres supérieurs, simples fonctionnaires et citoyens de diverses conditions sociales.