Cinquante-quatre étudiantes de la résidence universitaire pour filles de Tassoust, dans la commune d'Emir Abdelkader, ont été victimes d'une intoxication alimentaire après le déjeuner de vendredi dernier. Dès le lendemain, une vingtaine d'étudiantes souffrant de nausées, de vomissements et de douleurs abdominales se sont présentées à l'infirmerie de la cité. Mais les choses se sont aggravées avec l'apparition d'une trentaine de cas similaires. Au vu du nombre important de cas d'intoxication, l'on a procédé à l'évacuation des étudiantes vers l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia de Jijel, où dix d'entre elles étaient encore hier sous surveillance médicale. Jijel De notre bureau Trois étudiantes sont, avons-nous appris, toujours en observation, alors que sept autres ont été orientées vers le service des maladies infectieuses. Les soupçons se portent sur le plat de couscous servi au repas, vendredi. Des étudiantes ont mentionné que ce dernier dégageait une odeur fétide. Cet incident est le troisième du genre en l'espace d'un mois dans nos cités universitaires. Après la cité d'Oran pour filles où des dizaines de cas ont été enregistrés, plus de 400 résidentes de la cité universitaire Nahas Nabil à Constantine ont connu le même sort dans la nuit du 2 au 3 février dernier, après avoir consommé de la pâtisserie contenant un nombre important de microbes pathogènes, selon les résultats des analyses bactériologiques. L'affaire, qui avait défrayé la chronique, a abouti à l'arrestation, il y a quelques jours, de deux fournisseurs et deux pâtissiers exerçant dans un laboratoire clandestin. Il n'empêche qu'à Constantine, par exemple, le mécontentement des étudiantes a été vivement exprimé. Les concernées se plaignent des conditions « déplorables » d'hygiène et de conservation des denrées alimentaires dans la cuisine et le réfectoire. « Il est difficile d'accepter la manière avec laquelle on nous prépare les repas chaque jour, alors que le nettoyage des ustensiles et autres équipements de cuisine est très rudimentaire ; comment voulez-vous qu'on ne soit pas victimes d'intoxication ? », s'indignaient les résidentes de la cité Nahas Nabil. A Oran également, l'intoxication a été signalée. Mais combien de cas d'intoxication ont pu être portés à l'opinion publique quand on sait les manquements parfois avérés aux conditions minimales d'hygiène dans les restaurants et autres fast-foods dans nombre de cités et même dans les grandes villes. Ces cas, il n'y a que les hôpitaux qui pourraient en rendre compte. Il s'agit là assurément d'un problème de santé publique que le brigades des services communaux de contrôle d'hygiène ne doivent pas laisser sans réponse. Fodil S., S. A.