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La guerre froide des multinationales
Publié dans El Watan le 12 - 09 - 2005

Au Kenya (où Fernando Mireilles a fait son film), au Soudan et au Zimbabwe, les fabriquants des «nouveaux» médicaments prennent la population comme cobaye et testent leurs produits en raflant des milliards de dollars de bénéfices. C'est une œuvre de bout en bout passionnante, une fiction, mais qui s'exprime encore une fois de manière claire et directe dans cette période déterminante pour la survie des populations africaines, victimes du sida, de la malaria, de la tuberculose et d'autres maladies mortelles.
John Le Carré, quand il a écrit son livre en 2002-2003, a beaucoup enquêté et révélé un chiffre hallucinant, celui des bénéfices nets gagnés par les industries pharmaceutiques occidentales (sur le dos des pays pauvres) en 2002 : 430 milliards de dollars ! Il suffit de comparer ce chiffre terrifiant à l'immense misère de l'Afrique, où un enfant meurt toutes les 20 secondes, pour voir que c'est une véritable guerre froide que mènent les multinationales. Parce qu'elles ne peuvent pas expérimenter leurs nouveaux produits en Europe ou en Amérique où il y a des contrôles très sévères, elles le font là où le marché est gigantesque et sauvage !
Alors que John Le Carré s'adresse, dans son roman, à son public anglophone, ce film fait par deux Brésiliens, le réalisateur Fernando Mireilles et son directeur photo César Charlon -tous deux sont les auteurs de City of God, tourné dans les favellas de Rio de Janeiro, film qui a obtenu un oscar- porte un regard différent. Ce n'est plus le regard de l'écrivain anglais, mais celui de deux artistes brésiliens qui savent que leur pays a aussi été victime des mêmes multinationales criminelles. Le Brésil, dès 1997, a remporté une immense victoire contre le sida en réduisant son impact sur la population de moitié, cela en lançant un défi contre les industries pharmaceutiques occidentales et en ignorant délibérément les sanctions commerciales. Le pays s'est mis à fabriquer lui-même des médicaments génériques beaucoup moins chers et plus efficaces. David s'est soulevé contre Goliath dans cette affaire et il a gagné.
Ecrivant cela avant le palmarès de la Mostra, on ne risque pas de s'aventurer trop loin en disant que The Constant Gardener, œuvre d'inspiration quasi prodigieuse, modèle de rigueur et de sensibilité, pourrait décrocher haut la main le Lion d'or.
Une bonne partie de The Constant Gardener se déroule au sein du milieu diplomatique britannique à Naïrobi. Dans ce film aussi, le milieu diplomatique est décrypté, soigneusement mis en scène : comme relais essentiel entre les grandes multinationales et le pouvoir local (comme tous les pouvoirs sont corrompus, celui du Kenya à l'époque de Moi l'était copieusement !), Justin Quayle et son épouse Tessa, personnages centraux du film, sont tout à fait atypiques dans cette British High Commission in Kenya. Tessa est fortement engagée dans l'aide humanitaire et elle est sur le point de découvrir les liens étranges unissant les mafias du médicament à des diplomates anglais. Elle est brutalement assassinée. Justin Quayle, son mari, veut comprendre ce qui s'est passé. Il fait sa propre enquête. Le spectateur est convié, par la suite, à un véritable thriller avec des traquenards, des trahisons, des poursuites, des révélations (entre le Kenya, le Soudan, Londres, Berlin…).
The Constant Gardener : ce titre parce que le personnage de Justin Quayle (joué par l'extraordinaire acteur britannique Ralph Fiennes), est de nature très humaine, très sage. Et cette sagesse le conduit à sa passion pour le jardinage. Tout au début du film, il est donc The Constant Gardener… Cette œuvre au grand souffle nous offre la vision d'une réalité très concrète, révoltante. Mais entre les fragments de cette réalité apparaît parfois de manière fugitive la terre d'Afrique remplie de beauté.


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