Perspective Le Centre national de la cinématographie et de l?audiovisuel (Cnca) a notamment pour mission de libérer les initiatives. L?Algérie est en mal d?elle-même, de l?absence de ce qui peut la représenter. Pour remédier à son malaise, elle doit se reconstruire une existence, une identité avec l?aide de son cinéma, car «l?absence d?images contribue à déréaliser cette nation, et à construire un pays fantasmé qui n?existe pas». La renaissance de l?optimisme se fait avec les décisions politiques qui, toutes, se traduisent, semble-t-il, par cette volonté politique (serait-elle manifeste et évidente ?) de relancer le secteur du cinéma en Algérie. Les autorités concernées, à savoir le ministère de la Culture et de la Communication, compte prendre en charge la relance de la production, de la réalisation et de la distribution cinématographique. C?est un dossier qui, depuis quelque temps, semble faire, selon Khalida Toumi, ministre de la Culture et de la Communication, l?objet d?un réel débat au sein de la tutelle. A ce sujet, la ministre dira : «L?Algérie envisage la mise en place de moyens importants et considérables pour la relance de la cinématographie». Ce projet sera concrétisé par la création du Centre national de la cinématographie et de l?audiovisuel (Cnca). Cette nouvelle structure augure bien des espoirs, elle annonce, voire prévoit, une nouvelle ère pour le septième art en Algérie. Elle consiste à assurer «le passage d?une économie de monopole de l?Etat à une économie de marché», dira Ahmed Bedjaoui, directeur du Centre national de la cinématographie et de l?audiovisuel. Désormais, la cinématographie algérienne tend à se privatiser, tel était le cas avant la nationalisation de ce secteur en 1964. Car bien avant l?étatisation du secteur de la production cinématographique, l?exploitation cinématographique se faisait ? et était assurée ? par des gestionnaires, voire des partenaires indépendants, disons plutôt privés. Des sociétés de production et de distribution cinématographiques, telles que Casbah Film, ?uvraient dans ce sens. L?autre mission de ce centre consiste, selon le directeur du Cnca, «à libérer les initiatives individuelles et à appliquer les lois à travers le strict respect du cahier des charges». Ce secteur veillera également, selon la même source, «à l?application de la réglementation régissant le secteur, à encadrer le fonctionnement des activités cinématographiques». Il contribuera, par ailleurs, «à soutenir les activités et les produits dans le domaine et de protéger le patrimoine cinématographique». A cet effet, le Cnca compte récupérer le patrimoine du cinéma algérien (négatif) déposé en Europe, ainsi que les biens des entreprises dissoutes et notamment des deux laboratoires de l?ex-Entreprise nationale de la production audiovisuelle (Enpa). Le Cnca se chargera aussi de délivrer les autorisations de tournage, de mettre à la disposition des cinéastes le matériel de production récupéré, et de soutenir les festivals et autres manifestations audiovisuelles et cinématographiques. Par ailleurs, le Centre national du cinéma et de l?audiovisuel «vise à encourager et à soutenir la formation dans les différents arts et métiers du cinéma, du théâtre et de l?audiovisuel» par «la création de l?Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l?audiovisuel (Ismas)». L?apport d?un partenariat étranger s?avère en outre une nécessité. A ce propos, un accord serait signé entre la communauté francophone de Belgique et l?Algérie afin de mener à bien ? et à terme ? ce projet, et cela se fera grâce au concours de l?Institut supérieur des arts du spectacle de Bruxelles qui, par ses compétences dans le domaine, fera profiter les nouvelles générations de cinéastes. Il reste maintenant à agir et à appliquer les idées.