L'activité de ces Assemblées se résume à une guéguerre entre des listes au gré des alliances pour «le contrôle du pouvoir local». En ce sens, le cas de la commune de Tizi Ouzou (23 sièges : 6 FFS, 5 FLN, 4 RCD, 4 RND et 4 indépendants) est édifiant. Un groupe d'«opposition», formé en fédérant une douzaine d'élus (RCD, RND et indépendants notamment), est arrivé à rejeter à trois occasions la composante de l'exécutif formulée par le P/APC depuis son installation à la tête de la commune, le 10 décembre dernier. Et ce n'est que mercredi dernier que les organes de gestion de la commune ont pu être installés, apprend-on. Un compromis qui semble mettre l'APC de Tizi Ouzou à l'abri des tiraillements ayant miné jusque-là la stabilité de cette commune, chef-lieu de wilaya de surcroît. Mais le rapport de forces étant dans une configuration d'équilibre instable avec 11 élus aux commandes et 12 dans l'opposition, cet «arrangement» est sujet à caution à chaque assemblée délibérante, laissant planer le spectre de la mésentente sur la commune. Autre commune, autre cas de figure : l'APC de Makouda (11 sièges : 3 FFS, 3 RCD, 3 FLN, 2 indépendants) vit au rythme d'une lutte de succession enclenchée par 8 élus en rupture de ban avec le P/APC et ses deux colistiers, sous la bannière du FFS. Dans un rapport, datant du 16 janvier dernier, adressé au wali de Tizi Ouzou, ces 8 élus contestataires rappellent que «depuis l'installation de D. Hocine en qualité de P/APC de Makouda en date du 4 décembre 2005 à ce jour, il demeure incapable de former une majorité au sein de l'assemblée afin de permettre le fonctionnement normal de notre institution». Plus loin, les détracteurs du maire annoncent avoir «décidé le retrait de confiance à ce P/APC et l'élection d'un nouveau président et la formation de l'exécutif et des commissions communales». En effet, une tentative de destitution de Hocine D. a été formulée en date du 16 décembre dernier mais invalidée par l'administration «dans le fond et dans la forme». Pour sa part, le maire de la commune de Makouda soutient «avoir vainement tenté d'associer le reste de mes collègues élus à la gestion de l'APC. Aucune réponse ne m'a été rendue pour cette démarche». «Il fallait contester mon installation lors de la séance officielle le 4 décembre dernier en présence du wali et non aujourd'hui», précise-t-il. Pour l'heure, les trois élus du FFS ne peuvent, à eux seuls, prétendre formuler la moindre proposition à l'assemblée pour délibération au risque d'être rejetée par les 8 autres élus de l'opposition. Ces derniers attendent la réponse de l'administration à leur nouveau vote de défiance au maire formulé le 16 janvier dernier au terme d'une réunion publique, que le maire dit «avoir levée en raison du risque de dérapage existant» et que les 8 élus ont poursuivie pour pouvoir destituer le P/APC.