Un grand nombre d'exposants venus des quatre coins du pays pour montrer leur savoir-faire, leurs techniques de fabrication, leurs productions et aussi pour établir des contacts d'affaires étaient présents. Potiers de Béchar et de Khenchela, céramistes de Boudouaou et de Bou Saâda, couturières et tisserands de Tizi Ouzou et de Biskra se sont partagés des stands aussi bien décorés et achalandés les uns que les autres en habits traditionnels, poterie, céramique, tissage, dinanderie et tannerie, dévoilant ainsi les potentialités méconnues des artisans algériens visiblement ravis d'être là. Ramdani Smaïl, directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Biskra et responsable de l'organisation de cette manifestation, a tenu à ce que l'artisanat sorte du cachet folklorique dans lequel il est trop souvent cantonné pour devenir une source de richesse qui, tout en préservant les traditions ancestrales, se préoccupe aussi de la satisfaction des besoins du client d'aujourd'hui, qu'il soit local ou étranger. Il a expliqué : «Nous voulons concentrer nos efforts sur l'aspect économique de l'artisanat qui souffre d'un manque de structuration et d'une véritable vision à long terme. Nous n'avons plus le choix, nous devons nous adapter aux impératifs de la mondialisation et de l'économie de marché. Il nous faut insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur qui est un patrimoine national inestimable qui s'étiole d'année en année un peu plus. Le client est assailli de produits manufacturés dont les prix de revient rendent les nôtres prohibitifs. Pour écouler nos marchandises et ainsi faire vivre l'artisanat et les métiers traditionnels, nous devons innover, communiquer et constituer un pôle économique florissant. Cette année, le Salon ouvre des perspectives pleines de promesse parce qu'il est différent des autres. C'est la première fois que des entreprises spécialisées de grande envergure comme les unités d'El Kantara et de M'Chounèche, des fabricants et des fournisseurs de matières premières sont réunis en un même lieu pour établir des liens, seule manière d'assurer leur survie.» En marge du salon, de nombreuses manifestations devaient agrémenter ces 5 jours durant lesquelles potiers, céramistes, tisserands et dinandiers étaient à l'honneur. Des troupes folkloriques auront assuré l'animation des soirées, des prix auront été décernés aux «meilleurs artisans» et aux responsables du stand «le mieux organisé». Des ventes promotionnelles ont eu lieu tous les jours. Une immense kheima a été dressée devant le centre commercial où familles et enfants auront pu se faire photographier pour immortaliser ce moment unique de la vie économique et culturelle de la wilaya de Biskra.