En dépit d'un faste grandiloquent et de gros moyens déployés, la campagne électorale cuvée 2009 n'a pas connu un engouement populaire exceptionnel.A l'instar de toutes les régions du pays, la wilaya de Mila aura vécu, durant ces 19 jours de campagne électorale, un déferlement exceptionnel de personnalités politiques et de représentants de l'Etat, battant campagne pour le président- candidat. La mémoire visuelle, ici comme ailleurs, aura surtout retenu que jamais élection présidentielle n'aura suscité la mise en œuvre d'autant de potentialités humaines et matérielles au service du président Abdelaziz Bouteflika. Affichage tous azimuts, ballet ministériel, meetings populaires et mobilisation à l'overdose des organisations de masse, de syndicats du mouvement associatif, des structures satellitaires, des relais et des rabatteurs de tout acabit, c'est en somme une formidable machine de propagande qui a été mise à contribution pour la réélection du président sortant. De Tayeb El Houari, SG de l'organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), l'un des premiers à avoir foulé le sol de la wilaya, jusqu'à Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, Aboudjerra Soltani, leader du MSP, et Miloud Chorfi, porte-parole du RND, les derniers, probablement, au programme à battre pavillon pour Abdelaziz Bouteflika, des moyens colossaux sont engagés pour sensibiliser le citoyen lambda à accomplir son devoir électoral, et partant, battre en brèche le spectre planant d'une très forte abstention. Le citoyen, l'esprit ailleurs Cet unanimisme ambiant sur fond d'un déballage de miroitement de lendemains radieux à l'endroit de la population déteint, par ailleurs, sur les avis divergents recueillis ici et là. Plusieurs personnes, fonctionnaires, chômeurs, étudiants ou simples retraités, trouvent superfétatoire et redondant tout ce charivari et cette débauche d'énergie, dès lors que la réélection du président en exercice ne laisse planer aucun doute. Nombreux sont également les fidèles à s'être offusqués que des imams aient rallié le camp des laudateurs et des tribuns pour inciter le peuple à aller voter. A en croire certaines sources, des pratiquants auraient même quitté quelques mosquées après avoir entendu des imams faire lecture du communiqué sur le devoir et la vertu de l'acte électoral. « Qu'on élise Bouteflika et qu'on en finisse ! », « Voter alors que la paupérisation et la misère gagnent de larges franges de la société et que le kilo de la patate frise les 100 DA », « Ils sont tous les mêmes, puisqu'à chaque rendez-vous électoral, ils nous gavent de promesses », ce sont là les leitmotivs qui rebondissent au détour des discussions mondaines. Mis à part l'engouement populaire formidable qu'a suscité la prestation de la pasionaria du PT durant la première semaine de la campagne, les autres candidats à la magistrature suprême, Fawzi Rebaïne, Moussa Touati et Djahid Younsi, n'ont eu droit qu'à une « petite affluence » qui en dit long sur l'indifférence et la désaffection des populations.