La rupture est annoncée entre le secrétaire général du syndicat du personnel navigant commercial, Arezki Ouyahia, et la direction d'Air Algérie. En grève de la faim depuis hier matin et rejoint par deux de ses confrères, le syndicaliste entend faire appliquer « les décisions prises et paraphées par la direction et qui concernent les salaires du personnel navigant », explique-t-il. Le salaire ne constitue pas le seul motif de M. Ouyahia. « Je veux lutter contre cette hogra qui consiste à déshonorer les promesses et à licencier du personnel sans motif réel et sérieux », continue M. Ouyahia. Dans un premier temps, le syndicaliste évoque la PHV (prime de vol horaire) qui leur a été supprimée pour être redistribuée dans le salaire de base. « Impact zéro », qualifie le syndicaliste. De plus, 72 hôtesses et stewards ont été arrêtés de vol depuis le 11 septembre 2004 sans explications. « Deux commissions de discipline ont été dissoutes pour avoir refusé de traiter ces cas dont les dossiers sont vides », spécifie le secrétaire général du PNC. Un groupe du personnel a été licencié suite à des visites médicales au centre d'expertise médicale de Beni Messous où il aurait été déclaré inapte, un second groupe aurait signé sous la contrainte une reconnaissance « de mauvais comportement avec promesse de changement ». « Deux hôtesses ont refusé de signer et sont depuis arrêtées de vol », continue M. Ouyahia. Les actes de la direction ne sont pas les seuls à l'origine de la grève de la faim du syndicaliste. « Quand on n'a pas été insulté directement, cela a été fait implicitement », ajoute-t-il. Et de poursuivre : « Le président directeur général d'Air Algérie a prétendu que nous étions des trafiquants, le directeur des opérations, dépêché pour s'enquérir de la situation, a qualifié mon action de grève de la faim de disproportionnée, sans compter les mesures concernant des hôtesses qui visent à leur interdire les vols en partance pour le Moyen-Orient ou l'Afrique ». La démarche entreprise par M. Ouyahia laisse interrogateur le P-DG d'Air Algérie, M. Benouis. « On essaie de comprendre pourquoi le secrétaire général du PNC a entrepris ce type d'action. Toutes les portes du dialogue sont ouvertes, nous planchons depuis quatre mois sur la convention collective et nous n'avons jamais cessé de discuter des différents points concernant le personnel navigant », soutient le P-DG. Tout en démentant la signature d'accords sur les salaires, M. Benouis déclare que toutes les actions sont entreprises pour assainir la situation.