C'est à minuit que la direction d'Air Algérie et le syndicat du personnel navigant ont abouti à un accord, stoppant par là même le mouvement de grève de la faim mené par 5 membres du PNC dont le secrétaire général, Arezki Ouyahia. L'accord « a le mérite de prendre en compte l'ensemble des revendications syndicales », déclare le secrétaire général. Trois volets ont fait l'objet de discussions entre les deux parties traitant chacune du régime de travail, des actions disciplinaires et en dernier lieu du salaire. Concernant les personnes injustement arrêtées de vol suite à des arrêts médicaux, il a été décidé par la compagnie de revoir leur cas. Mais déjà, une douzaine de personnes ont pu réintégrer leur poste de travail. « Ce qui est considéré comme une grande victoire », qualifie M. Ouyahia. Au sujet du régime de travail, c'est en présence du secrétaire général du syndicat d'entreprise que le débat a eu lieu hier dans la nuit. « Nous demandons à l'ensemble du personnel navigant commercial de respecter le régime de travail quelles qu'en soient les conséquences », insiste le syndicaliste. « S'il est vrai que le régime est restrictif pour la direction d'Air Algérie, il est nécessaire et obligatoire pour le personnel navigant », remarque M. Ouyahia. Ce régime prévoit entre autres les heures de repos entre plusieurs courriers et a pour mission principale d'assurer la sécurité de l'équipage. « A titre d'exemple, si on applique le règlement, on est obligé de découper le vol en faisant dormir l'équipage dans certaines villes. Au lieu d'avoir un équipage pour un aller-retour, il en faudrait deux », déclare le gréviste. C'est à ce titre que la compagnie Air Algérie est signataire de la Convention de Chicago. La partie salaire, qui constitue le cheval de bataille du syndicat du PNC, a fait l'objet d'un accord entre les deux parties. La direction a pris l'engagement de revoir la prime horaire de vol qui avait jusqu'alors été diminuée. Quant à l'application de la prime de zone désertique et la prime hors base, les actions sont en cours pour leur intégration dans les salaires du PNC. Arezki Ouyahia, quelque peu fatigué par ces trois jours de grève, tient à souligner sa satisfaction. Et de rectifier : « Notre objectif était d'en finir avec la hogra et d'obliger l'entreprise à tenir ses engagements. Nous n'avions rien de personnel avec le président directeur général M. Benouis. C'est envers la personne morale Air Algérie que nos invectives étaient dirigées. »