Le parti de Saïd Sadi n'a pas manqué de réagir aux propos du président de la Commission de surveillance des élections présidentielles, Mohamed Teguia. Dans un communiqué rendu public, hier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour le qualifier d'abord de « président de la commission chargée de la fraude électorale qui annonce que les responsables du parti répondront de leurs actes devant la justice », ensuite de « piètre juriste et de mauvais responsable ». Selon la formation de Saïd Sadi, « M. Teguia, qui fut, pour le plus grand malheur de notre peuple, ministre de la Justice, ignore qu'il n'est ni qualifié ni mandaté pour entamer ce genre de procédures. » « S'il avait tenu à garder un minimum de crédibilité, indique la même source, il aurait pu esquisser un semblant de protestation devant la confiscation et l'usage outrancier des moyens et symboles de l'Etat par le candidat Bouteflika. » Le RCD rappelle que la loi électorale stipule dans son article 82 : « L'usage des attributs de l'Etat est interdit. Si M. Teguia ignore ce texte, c'est grave et s'il s'est rendu complice de sa violation, cela est tout simplement pitoyable. » Le parti de Saïd Sadi souligne que le responsable de la Commission de surveillance des élections présidentielles « doit savoir, cependant, que les délinquants, grassement payés, qui représentent le chef de l'Etat et qui ont proféré des propos indignes et ségrégationnistes pendant la campagne électorale -comme ce fut le cas à Chlef - sans qu'il ait eu à les interpeller, auront à répondre de leurs actes devant la justice ». « Il aura toute latitude de venir développer et justifier ces crimes », lance le RCD, en affirmant que « le peuple algérien aura vécu, du 12 novembre 2008 au 9 avril 2009, l'une des périodes politiques les plus sombres de l'histoire de l'Algérie indépendante. » Pour lui, « l'Algérien est en deuil ; M. Teguia et ses tuteurs jubilent ». En effet, le Rassemblement pour la culture et la démocratie « condamne les anathèmes du pouvoir lancés contre les patriotes qui se démarquent du 3e coup d'Etat de leur chef, le détournement matériel et la confiscation du patrimoine symbolique de la nation ». Et il revient à la charge : « Oui, le drapeau noir reflète la douleur et la colère de notre peuple. L'histoire vous a jugés, M. Teguia, vous et vos sponsors. » « Nous serons, cependant, heureux de vous affronter devant les tribunaux comme certains d'entre nous l'ont déjà fait à la cour de sûreté de l'Etat par le passé », ajoute le communiqué du RCD. « Ce sera le seul lieu où l'on pourra avoir enfin un débat contradictoire », estime le parti de Saïd Sadi, dépité, avant de conclure : « Mais, détrompez-vous, M. Teguia, vos manœuvres de diversion ne pourront pas occulter ce que vous avez commis depuis le 12 novembre : un crime contre la nation. »