Pas trop à l'aise de son retour de Médéa (80 km au sud-ouest d'Alger), ville natale où il a mis le bulletin dans l'urne, Moussa Touati, président du FNA, était déçu : « Le peuple a choisi la démission. J'ai visité des bureaux de vote à Médéa et Djelfa ce matin. Il y avait à peine une dizaine de personnes dans chaque bureau« , nous a-t-il lancé, hier en fin de matinée, sur un ton que l'on utilise pour annoncer les catastrophes. Rien à savourer ! Accompagné de sa mère et de ses fils, le président du FNA semble revenir bredouille de sa ville natale et des régions avoisinantes. « J'avais l'impression que le peuple était désespéré. L'abstention n'est certainement pas la meilleure manière de faire valoir ses droits. On aurait aimé voir le peuple manifester au lieu de bouder les urnes », commente M. Touati, de son retour de Médéa, ville de vignes et du bon vin. Il avait des larmes dans la voix en récitant les cas de fraude qu'on lui a déjà signalé. « A Aïn Defla, dans la commune de Souflate, on avait trouvé une urne bourrée de bulletins. A Chlef (El Marsa) et à Blida (Larbaâ), on a refusé à nos représentants et aux observateurs l'accès aux bureaux de vote. A Alger, des bus sont mis à la disposition des gens pour voter dans des bureaux différents. Des associations et des partis politiques disposent d'un budget spécial, alors qu'ils (les partis) ne sont même pas concernés par cette élection », déplore-t-il. Moussa Touati a estimé que le taux réel de participation ne doit pas dépasser les 20%.