Des bains romains et d'autres vestiges situés au lieu-dit Sidi Mohamed Cherif, au pied de la vallée éponyme, ont été détruits par un prétendu propriétaire du terrain pour ériger à leur place des habitations en parpaings. Tébessa compte plus de 400 sites archéologiques, soit 65 % du total des biens culturels de toute l'Algérie. Cependant, ce patrimoine archéologique énorme subit actuellement des attaques sans précédent dans son histoire. Un anéantissement qui se perpètre au su et au vu de tout le monde. Non pour des raisons précises, mais par indifférence manifeste de la population, d'une part, et l'absence des services concernés, d'autre part. Ces derniers sont représentés par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), et la direction de la culture, dont les préoccupations semblent être ailleurs. Ainsi, des bains romains et d'autres vestiges, situés au lieu-dit Sidi Mohamed Cherif, au pied de la vallée qui porte le même nom, à la sortie de la ville de Tébessa, ont été détruits par un prétendu propriétaire du terrain pour ériger à leur place des habitations en parpaings. Un citoyen avisé a saisi la direction de la culture, puis l'OGEBC, pour mettre un terme à cette atteinte à l'histoire, mais aucune décision n'a été prise à cet effet, sous prétexte que les sites ne sont pas répertoriés. Le plus important vestige historique de la ville, la porte de Caracalla, qui attend toujours sa restauration, offre une image de désolation, sans que personne puisse y remédier. Sa spoliation par certains jeunes désœuvrés, qui n'ont trouvé que le sommet de l'édifice pour l'aménager en un lieu de débauche, inquiète de plus en plus les citoyens, qui n'ont pas hésité à dénoncer ces pratiques aux services compétents, mais en vain. Autre exemple de laxisme envers notre patrimoine archéologique, le cas de l'amphithéâtre romain, situé en plein centre-ville. C'est le plus grand amphithéâtre en Afrique du Nord après celui de Carthage, avec ses gradins et son arène qui se détériorent de jour en jour. Il a été transformé par des chiffonniers en dépotoir à ciel ouvert, ou plutôt un urinoir, surtout après le pillage du grillage de sa clôture. Un autre site archéologique, celui de la basilique Sainte Crispine, est aussi livré à lui-même. S'étendant sur plus de deux hectares, il se trouve dans un état de dégradation avancé : les ordures ménagères et des déchets brûlés ceinturent la clôture. L'on a également constaté sur place qu'une partie de cet ouvrage monumental, avec ses chapelles d'une extrême beauté, et qui fut dédié autrefois à une sainte locale, est sur le point de s'effondrer à cause d'un affaissement de terrain qui pourrait entraîner l'effondrement des deux tours. La direction de la culture a été avisée du problème, mais aucune intervention n'a été entreprise jusqu'à maintenant. En l'absence d'une politique de conservation et de restauration, l'avenir de ces sites archéologiques est incertain. Des sites tels que l'Arc de triomphe de Caracalla, le temple de Minerve, la basilique, ou encore l'huilerie de Birzguene; à El Ma Labiod, malgré leur riche histoire, sont perçus par le ministre de la Culture comme étant de simples paysages et lieux de promenade.