Dans une interview accordée à Radio Tlemcen, diffusée avant-hier, l'ancien président a déclaré qu'il militerait avec toutes ses forces pour la « réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc », précisant que le « conflit qui s'éternise entre les deux pays frères est un héritage du colonialiste français ». Ahmed Ben Bella, qui multiplie, ces derniers temps, les déclarations en faveur de l'amnistie générale, « une vertu de l'Islam et seule garante de la stabilité de la nation algérienne », est persuadé que c'est la « seule alternative pour tourner la page du passé et celle des inimitiés et de la haine ». A ce propos, contacté par nos soins, le président de la Commission nationale de l'amnistie générale, Smaïl Abderrezak, a confirmé : « M. Ben Bella a rejoint notre organisation il y a une quinzaine de jours en qualité de président d'honneur, au vu de son parcours historique et de sa foi en le pardon. » D'ailleurs, l'ancien président nous l'a bien affirmé, lors d'un séjour dans sa ville natale, Maghnia, en insistant sur le fait que « rien ne sert de remuer le passé », justifiant son refus de rédiger ses mémoires : « A quoi bon vouloir regarder dans le rétroviseur ? Regardons, plutôt, le futur (...) Sans pardon, on ne pourra pas évoluer. » A Radio Tlemcen, en évoquant l'Irak, il critiquera la politique américaine au Moyen-Orient en disant : « C'est une politique d'entêtement visant l'instauration d'un ordre mondial avec une vision américaine » où seuls les intérêts des USA seraient défendus et sauvegardés.