Djillali Mehri a adressé à la rédaction d'El Watan une lettre dans laquelle il relate l'expérience tentée dans la zone de Bouchaoui. Faisant suite à la parution de l'article publié dans votre quotidien du 22 janvier 2005 portant sur les « transactions illicites des terres agricoles », mon nom a été, entre autres, cité et j'ai été présenté par l'auteur de cet article comme étant l'un des acquéreurs de terres agricoles situées dans la zone de Bouchaoui qui les aurait détournées de leur vocation initiale. Tout d'abord, il ressort de cet article que son auteur n'a pas pris la précaution de contacter, ni les autorités administratives concernées ni moi-même avant de procéder à sa publication, semant ainsi le doute et la confusion auprès de ses lecteurs. Aussi, je demande à votre quotidien, pour lequel j'ai le plus grand respect, de me donner l'occasion de lever toute équivoque et amalgame dans cette affaire, de rétablir la vérité des faits, d'éclairer ses lecteurs et l'opinion publique sur le projet d'investissement agricole que notre entreprise DASE (Domaine agricole saharien d'El Hadjira) projetait de réaliser dans la zone de Bouchaoui que nous avons de surcroît quitté il y a 2 ans déjà. Les faits En 1998, les attributaires de quatre exploitations agricoles situées sur le domaine Bouchaoui se sont désistés de leurs droits de jouissance au profit de la DASE, une société de notre groupe spécialisée dans l'exploitation agricole sur l'ensemble du territoire national, dans les conditions suivantes : La Direction des services agricoles et du développement rural de Chéraga avait adressé des mises en demeure à ces attributaires d'EAC du domaine Bouchaoui pour avoir abandonné leurs terres et leur avait ordonné de reprendre leurs activités agricoles sous peine de sanctions prévues par la loi. Devant cette situation, les membres de ces EAC se sont concertés et ont décidé unanimement de nous proposer de se désister de leurs droits au profit de la DASE, société de notre groupe. Avant d'accepter cette offre, la DASE avait saisi les autorités concernées sur son souhait d'investir et d'exploiter ces parcelles. Le 24 mai 1998, la Direction des services agricoles et du développement rural de Chéraga donne un avis favorable à ce projet d'investissement. Le 13 juin 1998, la DASE reçoit quatre décisions l'autorisant à exploiter provisoirement les terres de ces EAC en attendant une régularisation administrative. Les 14 juillet et 29 septembre 1998, les EAC se désistent de leurs droits de jouissance au profit de la DASE contre le versement d'une indemnité.Les actes de cession sont établis en la forme authentique et les ex-attributaires des EAC qui le souhaitaient ont été maintenus sur les lieux en qualité d'employés de la DASE. Depuis 1998, la DASE a pris possession de ces terres et a engagé de gros investissements pour leur mise en valeur (électrification, remise en état des puits, installation de pompes hydrauliques, acquisition d'équipements et matériels agricoles, serres, plantations d'arbres fruitiers, etc.). Malgré plusieurs années d'efforts, contre toute attente et de façon surprenante, notre société DASE reçoi, le 24 février 2003, de la Direction des services agricoles et du développement rural de la wilaya d'Alger une décision d'annulation d'attribution des terres qu'elle occupait. En exécution de cette décision, j'ai donné aussitôt à la DASE l'ordre de libérer immédiatement les lieux. Sur ces terres, tout le monde pourra constater que notre société DASE n'a édifié en cinq années de présence aucune construction, respectant ainsi la vocation agricole de ces lieux. Notre opinion Je suis fier aujourd'hui d'avoir participé à l'effort d'investissement qui a permis à notre agriculture depuis ces dernières années de créer emplois et richesses sur des terres qui étaient en jachère, sous-exploitées ou abandonnées de leurs attributaires depuis plusieurs dizaines d'années. Reste à savoir depuis notre départ, il y a deux ans déjà, si ces terres que nous avons restituées ont connu un meilleur sort en étant plus profitables encore à notre pays. Il est regrettable enfin que les encouragements qui nous ont été prodigués et les facilités qui nous ont été accordées pour participer à l'essor de l'agriculture de notre pays soient dénoncés d'une façon aussi brutale causant aux entrepreneurs et investisseurs réels et sincères que nous sommes un préjudice moral et financier important. Djillali Mehri