Le corail qui fait l'objet de saisie par les services des douanes est, de temps à autre, remis sur le marché lors d'enchères publiques. Ces quantités, généralement pas très importantes, intéressent cependant les transformateurs et les artisans bijoutiers. A la dernière vente, vers la fin du mois de décembre, les douanes d'El Kala ont mis aux enchères 48 kg de corail brut, ce qui n'est pas rien. Une vente contestée par les autres enchérisseurs qui s'interrogent sur le fait qu'un artisan sans registre du commerce de corailleur a pu participer aux enchères et emporter le pactole. C'est vrai que, ce jour-là, les services de la Douane avaient commencé par refuser énergiquement de laisser l'artisan venu de Tenès participer à la vente pour défaut de présentation de registre de commerce. Devant ses vives réclamations, les enchères seront suspendues, pour examiner plus rigoureusement cette question. Elle reprendra à 14 h en présence de l'artisan qui a manifestement obtenu gain de cause.Selon une source autorisée de la direction régionale de Annaba, qui a eu à trancher dans cette affaire, l'artisan avait totalement le droit de participer aux enchères. La confirmation est venue du ministère des Finances, qui a indiqué qu'être détenteur d'un numéro fiscal et régulièrement inscrit à la Chambre des arts et métiers étaient des conditions suffisantes équivalentes au registre du commerce. L'artisan arrachera les 48 kg en payant 8 fois le montant de la mise à prix et 5 fois le prix de leur valeur sur le marché. Tout le monde se souvient peut-être de ces 120 kg de corail découverts en 2000 au port d'Alger dans un camion en partance vers l'Italie pour un déménagement de l'ambassade de ce pays. Cette quantité a été mise aux enchères l'année dernière mais la vente a dû être suspendue par le DG des douanes en personne devant le tollé soulevé par des artisans bijoutiers de Béjaïa à qui l'on a refusé le droit de participer, précisément pour défaut de présentation de registre de commerce. Ces 120 kg attendent toujours nous disent nos interlocuteurs qui ajoutent qu'il y a forcément quelque chose qui ne tourne pas rond ou alors il faut admettre qu'il y a des lois pour Alger et d'autres villes pour les éloignées.