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Vers un désastre minier à Oued Amizour avec un «petit partenaire»
Publié dans El Watan le 01 - 10 - 2007

C'est le plus grand projet d'exploitation minier depuis El Ouenza, et il est entre les mains d'un nain qui débute dans le métier », la formule d'un expert près du dossier de la mine de plomb et de zinc de Tala Hamza-Oued Amizour était prémonitoire. Il vise Terramin, la société australienne qui détient 65% de la joint venture (WMZ) titulaire depuis 2006 de la licence d'exploitation du 5e gisement mondial de plomb et de zinc. « On se doutait bien de l'incapacité de conduire un tel investissement dans les règles, ce que je viens d'apprendre va au-delà de mes craintes » estime l'expert algérien, Arezki Ouardane. La nouvelle ? Un entrefilet, le 14 septembre dernier dans la très sérieuse «Australian Financial Review » : Terramin n'a pas réussi à lever 21 millions de dollars sur le marché financier en vue de faire face aux dépenses de développement de sa licence WMZ. Terramin a démenti sur son site, mais le doute s'est insinué. Et certains couacs s'expliquent mieux maintenant: un voyage de son directeur avec une équipe technique à Béjaïa, prévu fin juillet a été reporté ; les produits « bon marché » utilisés pour les carottages d'études en 2006 ne sont plus acceptés ailleurs dans le monde. Ils sont toxiques. « En réalité Terramin buterait sur la partie essentielle de son investissement, trouver un assureur pour le risque environnement que représente l'exploitation d'une telle mine dans un milieu à densité de population importante. Cette assurance dans le profil de la mine de Oued Amizour peut dépasser le montant de l'investissement global. Il est difficile dans ces conditions de trouver un assureur pour accompagner une petite entreprise comme Terramin», explique Arezki Ouardane.
Terramin ? Inconnue au bataillon des sociétés minières
Pourquoi donc autant de difficultés à mettre en œuvre cette licence minière de Oued Amizour ? Le directeur de WMZ, M. Touahri, en déplacement prolongé au Maroc n'a pas pu répondre à temps à cette question. «Parce que Terramin est une petite société inconnue en Australie et parce que le projet de la mine de Oued Amizour nécessite de gigantesques investissements de sécurité environnementales, sans lesquels les contaminations sont certaines » assure M. Brahimi, un ingénieur algérien expatrié, spécialiste des études d'impacts sur environnements, et qui a déjà travaillé pour EDF en France et pour l'EPA, l'agence de protection de l'environnement en Australie. Terramin a peu de chances donc de convaincre un assureur d'assumer le risque Plomb – Zinc de la licence WMZ. Son inexpérience, sa taille opérationnelle n'offrent pas assez de garanties. Les informations obtenues a partir de son web site indique que Terramin a été créée en 1995, et compte actuellement un effectif limité. Elle existe grâce à des opérations boursières, n'a jamais fait d'exploitation minière, et n'apparaît nulle part sur la très officielle liste des compagnies minières australiennes. Des trois licences minières qu'elle détient, celle de Tala Hamza-Oued Amizour est de, très loin, la plus importante. Ces deux petits projets en Australie ne sont pas encore rentrés en exploitation. Pire encore, le projet que pilote Terramin à Angus, en Australie, rencontre l'opposition de la population et des autorités locales qui ont, à travers un conseil des maires de la région, émis une fin de non recevoir au projet de mine. Motif, Terramin n'a pas apporté les garanties industrielles suffisantes face aux risques qui pèsent sur l'environnement et la population (The Times du 19 janvier 2006). « Ces risques sont considérables dans le cas de la licence WMZ » explique Arezki Ouerdane, elle englobe une grande superficie dans une région, la basse vallée de la Soummam, très habitée et ou existe une forte tradition agricole».125 km2 répartis sur les communes de Tala Hamza, Oued Amizour Oued Ghir, Boukhlifa, Tichy à une dizaine de kilomètre de Béjaïa. M Brahimi est plus précis au sujet du risque : « un gisement de zinc commence toujours par l'installation d'un réservoir de « tailings », c'est-à-dire de déchets miniers. Si ce réservoir n'est pas bien construit, il va provoquer au bout d'un certain temps la pollution des eaux souterraines et de surface dues à l'écoulement des polluants de l'amont vers l'aval.
La Vallée risque d'être détruite au bout de 5 à 10 ans après le commencement du projet », un autre spécialiste ajoute ; « il faudra exiger dans l'étude de préfaisabilité des dépenses supplémentaires pour assurer la sécurité de toutes ces opérations ». En réalité, les risques de contamination physique de l'eau et de l'air après l'entrée en fonction de la mine font que l'extraction du plomb et le zinc ne sont jamais autorisés en de telles milieux dans les pays avancés. Les investissements de protection de l'environnement et des populations rendent l'exploitation de telles mines peu rentables. Mais est-ce le cas à Oued Amizour?
52 millions de tonnes de déchets contaminés à stocker
La particularité de la mine d'Oued Amizour – Tala Hamza est qu'elle offre un tel gisement que de fortes dépenses de protection n'entame pas sa profitabilité. Ces dépenses, l'actionnaire majoritaire de WMZ, Terramin, n'a pas les moyens de les engager. Les enjeux financiers de la mine de zinc de Tala Hamza sont colossaux. Ils auraient justifier largement que la part de ORGM et ENOF, les actionnaires algériens de WMZ ne soit pas seulement de 35%. Le gisement est de l'ordre de 55 millions de tonnes de minerai, ce qui le place, en termes de potentiel, au cinquième rang mondial. La roche brute contient de 4 a 8% de zinc et de plomb. Si on prend une moyenne de 6 %, cela fait donc quelque chose comme 3.3 millions de tonnes de zinc et plomb. Le prix du zinc et du plomb en moyenne est actuellement de l'ordre de 3000 dollars la tonne. La mine peut donc générer, à prix constant, jusqu'à 10 milliards de dollars de revenus à WMZ. Si toutefois la joint-venture arrive à s'acquitter du milliard de dollars minimal d'investissement des 24 premiers mois pour faire démarrer le projet dans les normes industrielles optimales de sécurité.
Le gisement est géant. C'est là que se situe également le risque environnemental, car sur 55 millions de tonnes, 52 millions constitueront des rejets miniers contaminés a haute teneur en acide. Une contrainte que Terramin ne veut pas vraiment regarder, car en réalité elle est au dessus de sa taille critique d'opérateur.
La société australienne reste rivée sur l'attractivité du gisement de Tala Hamza- Oued Amizour, dopée par la disponibilité de l'énergie électrique, d'un port, d'un aéroport international, de routes, d'une main d'oeuvre qualifiée bon marché ; et d'une dynamique d'amélioration de l'infrastructure dans la région.
Qu'on pense le peuple et les élus locaux ? « Chez Terramin on a été surpris du peu d'opposition rencontré par le projet dans l'opinion algérienne, et dans la région » rapporte à Béjaïa une source près du dossier. Sur place les citoyens seraient même plutôt favorables à l'implantation de cette activité si le projet présente toutes les garanties pour l'environnement et la population. En réalité, les riverains ne se doutent pas encore des risques induits sur la santé publique, si toutes les précautions industrielles ne sont pas prises. Les associations de protection de l'environnement de la région n'ont commencé à s'informer sur l'affaire « mine de plomb et de zinc » que tout dernièrement. Un éminent géologue basé à Béjaïa, retenu par une obligation de réserve à cause de sa proximité scientifique avec la mine de oued Amizour, recommande à la partie algérienne d'être exigeante sur deux points précis : les critères d'exécution et les garanties sur l'environnement. « Un gisement est une bénédiction », dit-il. « Il ne faudrait pas qu'il se transforme en malédiction ».
Une question a fusé parmi les personnes rencontrées au sujet de ce projet :« si le projet d'Amizour est tellement attractif et faisable, pourquoi les géants des mines australiens, canadiens ou américains ne sont pas intéressés a ce gisement ? »


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