Le gouvernement de la RASD estime dans une déclaration, dont une copie est parvenue à l'APS, qu'elles sont graves «parce qu'elles ignorent toutes les résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et constituent un encouragement à l'intransigeance et un alignement sur la position de l'occupant marocain qui tente désespérément de légitimer son fait accompli au mépris des principes les plus élémentaires de démocratie». Elles sont inopportunes, précise la même source, parce qu'elles interviennent au moment où le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, se trouve dans une phase qui appelle les membres du Conseil de sécurité à jouer un rôle positif en aidant les deux parties en conflit à aller de l'avant en vue de trouver, comme le stipule la résolution 1754 d'avril dernier, une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» Le gouvernement regrette, par ailleurs, que «c'est cet alignement sur la politique de l'occupant marocain, depuis 1975, qui a fait échouer tous les efforts louables déployés par la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara occidental et qui a fait aussi que le régime marocain bénéficie d'une impunité totale en se permettant de perpétuer les crimes de guerre et les violations les plus flagrantes des droits de l'homme au Sahara occidental». La RASD regrette aussi que «le tout nouveau président français (…) persévère et perpétue, au mépris de la légalité internationale, une politique désuète, en contradiction flagrante avec les déclarations d'intention au sujet de l'Union du Maghreb et de la Méditerranée et néfaste pour les propres intérêts stratégiques de la France». A signaler par ailleurs que l'association française des Amis de la RASD (AA-RASD) a dénoncé le même jour la position du président français Nicolas Sarkozy sur la question du Sahara occidental, la jugeant «contraire à celle de l'Onu et de bien des Etats de l'UE». Réagissant au discours de M. Sarkozy, mardi devant le parlement marocain, la présidente de l'AA-RASD, Mme Régine Villemont, a souligné qu'«à l'inverse de ce que nous osions espérer, à savoir un rééquilibrage de la position française respectueuse du droit international et donc de l'autodétermination du peuple sahraoui, le président Sarkozy vient d'approuver, comme son prédécesseur Jacques Chirac, le plan d'autonomie pour le Sahara occidental». L'AA-RASD «s'étonne d'une telle position peu compatible avec la mise en chantier des ambitions du président Sarkozy qui veut développer les relations et les projets des pays de l'ensemble méditerranéen», poursuit Mme Villemont dans un communiqué. L'AA-RASD «dénonce cette position contraire à ce que l'Assemblée générale des Nations unies vient d'approuver par consensus, à savoir l'autodétermination des Sahraouis», notant aussi que «la position défendue par la présidence de la République française se distingue également de celle exprimée par bien des Etats de l'Union européenne». L'ONG a rappelé que le Royaume-Uni a exprimé son appui à l'autodétermination, que le ministre italien des Affaires étrangères, M. d'Aléma, a rencontré le 18 octobre le président de la RASD, Mohammed Abdelaziz, et que le Parlement européen vient de remettre le prix Silver Rose à la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïdar.