160 000 Egyptiens tiendraient aujourd'hui un blog, contre seulement 40 en 2004 : c'est une véritable explosion subversive sur la toile égyptienne. Avec quelques têtes d'affiche tels Wael Abbas, ou Mohamed Adel dit le « général Meit », qui sont carrément devenus des légendes après leur emprisonnement. Et ils y vont fort : à la première page du blog de Mohamed Adel, on a le décompte à la seconde près du nombre d'années, de mois, de jours, d'heures, de minutes et de secondes du règne de Hosni Moubarak, avec cette mention : « La liberté pour l'Egypte ». Les bloggers égyptiens ont révolutionné la scène virtuelle : grâce à eux, les tortures dans les commissariats sont dénoncées, vidéos de téléphones portables à l'appui, des atteintes aux libertés sont décriées, des affaires de corruption révélées. La blogosphère, pour plus d'audience et d'interactivité, s'est également branchée sur Facebook. On y crée des groupes de soutien aux bloggers emprisonnés et des forums de discussions sur la torture dans les commissariats ou les affaires de censure ou de violences interconfessionnelles. Du coup, les autorités égyptiennes, en parallèle de la répression des partis d'oppositions et des ONG, ont durci leur poigne contre la blogosphère. « Je me souviens que le nombre de visites à mon blog avait atteint 500 000 visiteurs en deux jours. Il n'y a pas un journal en Egypte qui tire à 500 000 exemplaires », témoignait Wael Abbas à El Watan en février dernier. La panique du régime Moubarak se comprend très bien ! http://43arb.info/meit/ http://misrdigital.blogspirit.com/ http://twitter.com/waelabbas