La formation facteur de consolidation La mise en œuvre d'un tel projet, qui est de s'assurer la pérennité de sa rentabilité, est conditionnée par la qualité des ressources humaines qui veillent à son fonctionnement. Car avec cette nouvelle économie qu'on a citée auparavant, ce ne sont plus les pyramides du pouvoir qui déterminent le rythme de l'évolution, mais les réseaux du savoir qui deviendraient l'outil de régulation par excellence. Cette économie du savoir va nous conduire à repenser la place des diplômes et la qualité de l'encadrement qu'on mettra à la disposition des intervenants économiques. Par conséquent, l'autre secteur qui doit accompagner la mise en place d'un tel projet structurant est celui de la formation. Avec l'université, et en étroite collaboration avec ses équipes pédagogiques, les pouvoirs publics peuvent suggérer le lancement d'une nouvelle formation de mastères en logistique. De par la transversalité de son contenu et la pluralité des secteurs auxquels elle est destinée, l'université se retrouvera pilote dans le lancement de cette formation et le taux d'employabilité de ses diplômés augmentera au fur et à mesure de la croissance de l'activité de ce secteur. Ce qu'il ne faut pas négliger aussi, c'est que l'activité logistique fait appel à une main-d'œuvre souvent peu qualifiée. Dans ce cas, la formation professionnelle sera à son tour sollicitée pour former des manutentionnaires de métier. Voici une démarche intégrée qui prend en compte la diversification de l'activité économique et atténue sa vulnérabilité inhérente à sa dépendance au secteur touristique. Elle donne naissance à une nouvelle filière logistique et œuvre à la création d'un véritable pôle dans ce secteur qui contribuera à absorber un taux significatif des chômeurs issus des différentes catégories. Enfin, la dernière intervention, qui est d'ordres technique et administratif, conditionne la mise en œuvre de ce projet. Elle suggère que l'ensemble des acteurs et des instances politico-administratives locales puisse se pencher sur la question du foncier. La carte foncière Le foncier demeure, en dépit de nombreux rapports émanant des experts, l'un des facteurs contraignants à l'investissement. De l'aveu-même des autorités centrales qui semblent avoir pris la question à bras-le-corps pour tenter d'apporter sa réponse, il y a une nécessité de se pencher sur le problème et de réfléchir sérieusement sur une mise à jour de la carte foncière locale. Le travail consiste à identifier le propriétaire, de situer la nature du foncier par rapport à l'organisation territoriale de la collectivité et de porter à la connaissance des intéressés le cadre réglementaire qui le régit. Ceci est une démarche qui s'inscrit dans une politique générale d'aménagement du territoire. Il y aurait une autre qui s'inscrit dans une dynamique particulière, celle qui consiste à faire le choix des activités que les autorités locales souhaitent implanter dans des zones particulières. Ce choix ne doit pas se faire dans la précipitation, en dépit de la pression de la demande d'emploi qui existe. Il doit être, plutôt, le résultat d'une meilleure connaissance du territoire et des avantages compétitifs qu'il offre aux opérateurs économiques. Bref, il faut faire appel à l'intelligence économique du territoire, seul moyen de pérenniser des activités et de préserver l'emploi dans la région.Autre facteur à prendre en considération, celui des synergies que les activités choisies peuvent créer dans la région et dans le futur. Ce facteur offre aux investisseurs l'opportunité de créer des économies d'échelle significatives et rendrait les zones d'activités plus attractives. Enfin, il serait utile de regarder l'activité économique en constante évolution. La dynamique des facteurs de production et la spécialisation économique internationale vont forcément conduire d'un moment à un autre à des phénomènes de délocalisation. Ce phénomène, très ancien, engendre des friches industrielles qu'il faut toujours réaménager, adapter et rendre attractives pour de nouvelles activités. Par conséquent, faciliter le processus de relocalisation nécessite de percevoir l'aménagement de ces zones dans une perspective économique dynamique.La nouvelle donne économique nous invite à repenser nos méthodes de gouvernance, la place et le rôle de chaque acteur. Elle suggère une réactivité accrue et une capacité d'adaptation aux changements qui sauraient remédier au caractère monolithique de l'administration. Elle bouscule l'organisation traditionnelle de la collectivité et met en difficulté l'efficience de son action. Mais elle est porteuse d'opportunités inestimables pour adapter l'organisation de pilotage des politiques publiques en fonction du but stratégique identifié. C'est dire le caractère pédagogique d'une crise de gouvernance locale qu'on saura transformer en véritable laboratoire de nouvelles pratiques. L'auteur est GEOC Group Project Manager. Paris (France)