Murs défraîchis, toitures lézardées, fissures profondes sur les parois, infiltrations d'eau… Le décor est triste. Ce sont autant d'anomalies relevées sur certaines écoles primaires visitées dans différentes localités de la wilaya, notamment celles situées sur les hauteurs. Les élèves et leurs parents subissent la situation depuis de longues années. L'association des parents d'élèves de l'école de Zoubga, dans la commune d'Illiltène, à 72 km à l'extrême sud-est du chef-lieu de wilaya, a tiré la sonnette d'alarme quant à la situation lamentable du bâti. «L'usure de l'étanchéité entraîne de fortes infiltrations des eaux pluviales dans les salles de cours et dans le réfectoire. Parfois même, c'est le manque de commodités élémentaires qui est révoltant. En effet, l'école n'est pas dotée de sanitaires pour les enseignants». Fissurée, l'ancienne bâtisse coloniale menace ruine. La réfection de la cheminée, ainsi que le bétonnage de la cour tardent à voir le jour. De ce fait, les écoliers courent un véritable danger en jouant dans un patio jonché de cailloux et de débris. Les parents d'élèves avaient adressé plusieurs requêtes au président d'APC, ainsi qu'à tous les responsables hiérarchiques de l'administration. L'attente d'une action des autorités qui tarde à venir. Même constat, mêmes plaintes. Dans la collectivité de Larbâa Nath Irathen, 27 km à l'est de la capitale du Djurdjura, l'école primaire Khouas Mahfoudh attire l'attention des riverains par son emplacement et par la vétusté de tout un bloc pédagogique de trois classes. L'accès à l'établissement est complètement délabré. Sur la gauche, une loge de gardiennage est sans surveillant. Midi tapante, au bureau du directeur, deux employées du pré-emploi grelottent de froid. Cinq bidons de mazout vides sont alignés près d'un poêle hors d'usage. Du fait de l'humidité, la moisissure a gagné les murs tapissés de papier. Les fenêtres et les portes des classes, cassées et déboîtées, sont fermées avec des cadenas et des chaînes. Une partie de la balustrade des escaliers qui mènent aux logements s'est effondrée. Accoudée sur le balcon, une femme ne dépassant pas la quarantaine, dit : «La rambarde du balcon ne tient qu'à un fil. La dalle est tellement fragile qu'elle vibre au moindre sautillement.» A quelques kilomètres plus bas, dans la commune d'Irdjen, à 17 km de la ville de Tizi Ouzou, c'est un «joyau», selon les dires d'un enseignant qui est laissé à l'abandon, à l'école du village Aït Yacoub. Le bloc en question se trouve à l'entrée de l'établissement et abrite une classe de préscolaire et deux logements de fonction. Les aléas du temps sont visibles sur les murs et la toiture. L'escalier est réformable, soutient-on. Le béton s'est détaché, laissant apparaître des barres de fer sous le palier des escaliers. En plus de leur étroitesse, les marches sont défoncées. Dans certaines classes, l'on signale également des infiltrations d'eau. «Je suis obligé de fuir les gouttelettes venant du plafond en écrivant sur le tableau», regrette un professeur.