Leïla Ouahmed, Saïda Madi et Meriem Benchaâbane sont trois dames venues montrer au public leur récentes créations à travers une exposition collective intitulée « Arc en terre ». Des œuvres qui se différencient par le style et par la technique utilisée. Un petit tour d'horizon suffit pour apprécier le talent de chaque artiste. En effet, chaque œuvre attire l'œil et l'esprit sur les épaisseurs et les matières proposées. Au niveau de la boutique, on retrouve les œuvres de Leïla Ouahmed et de Saïda Madi. Autodidacte, Leïla Ouahmed s'est découvert un don pour la peinture, voilà cinq ans, alors qu'elle avait pris l'initiative de s'occuper de la décoration de sa nouvelle maison. N'ayant pas trouvé sur le marché national des objets qui lui plaisaient, elle a laissé libre cours à son imagination du moment pour réaliser de belles pièces. Aujourd'hui, à travers cette quatrième exposition depuis le début de l'année, elle dévoile au public une cinquantaine d'œuvres où, en filigrane, on devine un goût prononcé pour toutes les surfaces lisses, en l'occurence les miroirs, les boules de verre, les ampoules, les pierres lisses. Leïla offre, ainsi, plusieurs thématiques dont, entre autres, des assemblages de miroirs, des portraits sans visage en miroir de l'actrice Marylin Monroe, des reproductions de calligraphies de Mohamed Racim et des paysages de certaines régions d'Algérie. Leïla explique qu'elle n'a jamais appris à couper, cependant elle part à l'aventure en découpant et en regroupant les pièces de miroir pour en faire des chefs-d'œuvre. « La peinture sur verre, dit-elle, est le meilleur moyen pour exprimer mon amour pour la lumière, les couleurs et la transparence. » Sa palette est joyeuse. La dominante se résume en des bleus turquois, des orangés et des rouges. Des couleurs à la fois vives, pétillantes et brillantes. Saïda Madi, quant à elle, a exhumé de sa malle une huitaine de tableaux sur La Casbah d'Alger et de magnifiques objets en céramique, ingénieusement décorés. Détentrice d'un CAP français en céramique, l'artiste travaille avec des oxydes naturels et utilise la technique de l'enfumage japonais, qui consiste à faire cuire la poterie à haute température. Ses pièces uniques consistent en des théières, des pots, des plats et des vases, des colliers qui regorgent de motifs berbères et africains où le bleu profond, immatériel de la mer et de l'infini le dispute au rayonnement ardent du jaune tandis que le rouge apporte le rappel du principe de vie. Si Saïda Madi s'est concentrée ces derniers temps sur la céramique, elle révèle, cependant, qu'elle compte préparer une gamme de peintures qui fera l'objet d'une exposition personnelle. La dernière artiste, Meriem Benchabaâne, est présente avec 26 tableaux colorés aux techniques mixtes et à l'interprétation diverse. L'artiste semble avoir une prédilection pour les formes géométriques. Ici et là, des silhouettes déambulent vers le néant, à la recherche d'une quête imprécise. Dans « Mirage », l'artiste esquisse, sur une toile recouverte de toile de jute, le motif d'une fenêtre, le tout rehaussé de couleurs chaudes. « Bnika » est une œuvre qui fait ressortir en grandeur nature, une tête ceinte d'un foulard blanc en épaisseur. Cette intéressante exposition collective haut en couleurs mérite, à coup sûr, un détour certain. Avis donc aux amateurs !