On s'attendait à une déclaration finale, mais les participants ont affiché un esprit différent des conclaves de même nature, tenus avec d'autres pays ou groupes. En effet, un autre sommet se tiendra en 2011. En ce qui concerne cette fois les engagements découlant de cette rencontre, les participants ont approuvé, hier, deux déclarations pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). La première déclaration, appelée «la Déclaration de Delhi», concerne la prise en charge des questions d'intérêts communs entre l'Inde et le continent africain, comme les prises de positions communes sur les réformes de l'ONU, le changement climatique ainsi que les négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce et la lutte contre le terrorisme. Les participants à ce sommet ont approuvé une seconde déclaration intitulée «Accord-cadre pour la coopération indo-africaine», qui traite de la coopération bilatérale dans les secteurs de l'éducation, des sciences et de la technologie, de l'agriculture, de l'industrie et de la santé publique, en d'autres termes, le cadre de ce qu'on appelle communément le partenariat indo-africain. Le cadre de coopération a, quant à lui, identifié un certain nombre de domaines dans lesquels les deux parties envisagent de raffermir leur coopération comme l'agriculture, l'industrie, l'investissement, les PME, la paix et la sécurité, l'éducation et la santé. Selon le projet de déclaration, les deux parties conviennent de promouvoir, dans un délai d'un an, un plan d'action qui détaillera le cadre de coopération et un mécanisme approprié de suivi. L'ancien président de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, a déclaré, hier, que le continent africain devait effacer son image de simple «marché de matières premières». Alpha Oumar Konaré, qui a affirmé que «nous voulons nous entendre sur le principe d'égalité, de respect et de bénéfices mutuels» entre l'Inde et l'Afrique. Mardi dernier, le gouvernement indien a annoncé qu'il allait allouer 5,4 milliards de dollars américains à l'Afrique pour les cinq prochaines années. Les travaux du sommet Inde-Afrique ont débuté, mardi matin, à New Delhi, sous la co-présidence du Dr Manmohan Singh, Premier ministre de l'Inde et de Jakaya Mrisho, président de la Tanzanie et président en exercice de l'Union africaine. Outre le président de la Commission africaine et les secrétaires exécutifs des communautés économiques régionales, quatorze chefs d'Etat et de gouvernement y ont pris part ; la délégation algérienne était conduite par Ahmed Ouyahia. Il convient de rappeler que la rencontre de New Delhi intervient après la tenue des sommets Chine-Afrique, Amérique du Sud-Afrique et Europe-Afrique. Il a été précédé les 4, 5 et 6 avril de deux réunions préparatoires, celle des hauts fonctionnaires et celle des ministre des Affaires étrangères. La rencontre vise à établir un véritable partenariat entre l'Inde et l'Afrique en redynamisant les relations entre elles. Ce partenariat devra être basé sur les principes fondamentaux d'égalité, de souveraineté, du respect et des avantages mutuels. Lors de son allocution d'ouverture, le Premier ministre de l'Inde a mis l'accent sur les liens historiques qui unissent les deux parties, de même qu'il a souligné les réalisations de son pays dans de nombreux pays africains. Il a annoncé, par ailleurs, la décision de l'Inde d'accorder un régime préférentiel d'accès à son marché pour les exportations d'au moins 50 pays les moins développés, dont 34 sont Africains. Un pari pour l'avenir et dans son sillage beaucoup d'espoir, puisque des engagements, y compris sur le très court terme, viennent d'être pris. 2011 ne sera donc qu'une nouvelle phase.