Deux anciens PDG, des cadres de l'entreprise de gestion de la zone pétrochimique de Skikda (EG ZIK) et un fournisseur ont été présentés avant-hier devant le procureur de la République avant d'être entendus, jusqu'à une heure tardive par le juge d'instruction près le tribunal de Skikda. C'est finalement tard dans la nuit de lundi que le juge d'instruction ordonnera la mise en détention préventive de l'ancien directeur de la sécurité et la mise sous contrôle judiciaire du fournisseur. Les autres personnes convoquées ont été entendues à titre de témoins dans une affaire qui avait, quatre années durant, ébranlé la plateforme pétrochimique et suscité moult interrogations. Ainsi, cette affaire, qu'il convient d'appeler « l'affaire des tenues de sécurité », remonte à la fin de l'année 2004. Elle a refait surface après le dépôt de plainte, en pénal, par la ZIK, contre le fournisseur et l'ancien directeur de la sécurité pour « connivence pour passation de commande ayant causé des dommages à l'entreprise ». L'ordonnance du juge d'instruction est en relation avec l'acquisition faite, vers la fin de l'année 2004, de 1000 tenues de sécurité et de plus de 900 rangers. La transaction passée avec un fournisseur local, après l'annulation d'un premier marché contracté dans le cadre du Baoussem, avait par la suite connu plusieurs péripéties juridiques et un long bras de fer en administrative. La ZIK, se retrouvant devant un fait accompli a tenté, à maintes reprises, de relever qu'il n'existe aucun bon de commande officiellement établi au profit du fournisseur concerné. Ce que dément le fournisseur qui affirme disposer d'un bon de commande établi par un service de la ZIK. Cette dernière, tout en jugeant que la commande effectuée « illégalement » dépassait largement les besoins réels de son personnel de sécurité (300 agents), maintient qu'il n'existe aucune trace du bon de commande en question au niveau de ses instances administratives. Elle tentera même de renégocier les prix et les quantités, chose que le fournisseur refusera. Il usera du bon de commande délivré par le directeur de la sécurité de la ZIK comme argument et aussi comme pièce maîtresse pour porter l'affaire devant le tribunal de Skikda. Depuis, une véritable bataille s'est engagée entre les deux belligérants et le tribunal de Skikda déboutera, à plusieurs reprises, la ZIK qui sera condamnée en dernier lieu au paiement de plus de 63 000 000 DA (estimation de la valeur de la marchandise objet du litige) en plus de 1 000 000 DA de dommages et intérêts. Les malheurs de la Zik ne s'arrêteront pas à ce niveau, puisque son compte bancaire a été saisi et la somme que la justice avait accordée au fournisseur, débitée d'office au mois d'avril 2007. LE PDG de la ZIK réhabilité La chambre d'accusation a levé, avant-hier, la mise sous contrôle judiciaire ordonnée par le juge d'instruction du tribunal de Skikda contre l'actuel PDG de l'entreprise de gestion de la zone industrielle de Skikda ( EG ZIK). Ce dernier avait été cité et a comparu dans une affaire en relation avec un trou financier relevé dans les caisses du poste d'entrée n°3 de la plateforme pétrochimique de Skikda que gère la Zik. On lui avait reproché le fait de n'avoir pas déposé plainte contre deux agents de l'entreprise incriminés dans cette affaire.