Les jeunes agriculteurs diplômés de la wilaya de Tizi Ouzou (ingénieurs, techniciens et techniciens supérieurs) veulent bénéficier de la décision d'annuler les dettes des agriculteurs, décidée par Abdelaziz Bouteflika, lors de sa campagne présidentielle. Les agriculteurs, dits « assimilés », ayant bénéficié depuis 2002 d'un matériel agricole dans le cadre du PNDA, ont décidé de sortir de l'ombre et faire appel au président de la République afin qu'ils soient insérés dans sa formule portant sur l'annulation des dettes des agriculteurs. Ils se disent, eux aussi, confrontés à une situation inextricable des suites de l'accumulation de leurs dettes auprès de l'ex-Société algérienne de leasing mobilier (Salem). « Des imperfections et des insuffisances ont apparu lors du lancement du dispositif de l'ex-Salem. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés, dès le début, confrontés à plusieurs problèmes que nous n'avions pas cessé de signaler », lit-on dans un document diffusé par l'Association des agriculteurs assimilés de la wilaya de Tizi Ouzou, et dont une copie a été adressée à notre rédaction. Entre autres problèmes auxquels sont confrontés ces agriculteurs « assimilés », « la non-acquisition de la totalité du matériel prévu et nécessaire pour rentabiliser notre activité, la non-remise inexpliquée des papiers du matériel acquis, la non-élaboration dans les délais raisonnables des échéanciers de remboursement pour éviter l'accumulation des dettes », lit-on dans le même document. Ses rédacteurs ont relevé également que « quelques éléments des kits remis aux bénéficiaires sont soit inadaptés aux spécificités géographiques de la région, soit de mauvaise qualité ». Et de préciser qu'ils « n'ont pas voulu contester sur le champ, vu les événements qu'a connus la région durant ces années-là, nous n'avions pas voulu paraître comme des trouble-fêtes ». Quelques années plus tard, ces jeunes agriculteurs semblent pris dans une spirale d'endettement de couleur grisâtre. Ceux-ci expliquent qu'ils n'ont pas cessé de solliciter les responsables de la Salem dissoute afin de trouver une solution aux problèmes posés. « Après plusieurs années d'absence et de silence (…), ils nous demandent de payer des sommes exorbitantes en guise de prétendus arriérés d'échéances impayées, dont nous ne sommes aucunement responsables », déclarent ces jeunes diplômés de l'agriculture. Pour les besoins d'éclaircir cette situation, une source du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, s'exprimant sous couvert d'anonymat, nous a expliqué que seuls les agriculteurs ayant contracté des dettes auprès de la Badr et de la CNMA sont concernés par l'annulation des dettes. « Les agriculteurs, agronomes et/ou paysans ayant contracté des dettes auprès des autres institutions financières sont carrément exclus de la procédure portant sur l'effacement des dettes », précise notre source. Sont exclus également de cette décision, ajoute notre source, les agronomes de Tizi Ouzou qui avaient bénéficié d'aides spéciales pour l'achat d'équipements et de matériel agricole. L'on s'interroge sur le pourquoi de cette exclusion, lorsque l'on sait que l'ex- Salem, récemment dissoute, n'était qu'une filiale de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA).