Les plagiaires, et ils sont légion, n'ont comme unique mérite que de souffrir du regard méprisant de leurs maîtres et modèles. Le plagiat est tout le contraire de la création. Il en est le véritable bourreau. Lorsqu'un chercheur s'approprie les découvertes de son collègue et les utilisent pour se faire valoir, cela relève du code pénal et de la forfaiture. C'est probablement pour démasquer ces dérives outrancières que l'université vient d'instituer un comité de déontologie. Car les dérives plagiaires seraient en constante évolution. Des travaux scientifiques auraient changé d'auteurs et de revue, des mémoires entiers auraient servi plus d'une fois. Des promotions abusives auraient été obtenues par l'unique grâce du «copier-coller». Les auteurs seraient connus, pas seulement les authentiques mais également les faussaires. Créer, aussi, c'est donner une forme à son destin, disait Camus. Mais se fabriquer un destin de scientifique lorsqu'on n'est que vulgaire plagiaire, cela dépasse l'entendement. Mettre fin à ce pillage digne des brigands c'est faire œuvre honorable. S'en détourner c'est perpétuer la récréation. C'est tout simplement immoral. Car la vérité se venge tôt ou tard des mensonges dont on a voulu la couvrir.