Le repos biologique, afin de permettre une bonne reproduction des poissons et autres crustacés, a fait l'objet d'une rencontre organisée au CFPA spécialisé de Kharrouba. La réunion s'est déroulée en présence de très rares marins pêcheurs, de quelques armateurs et d'une cinquantaine de stagiaires et d'étudiants de la filière halieutique dépendant de l'université de Mostaganem. Présidée par le DG de la Chambre nationale, ce rendez-vous n'a pas suscité d'engouement particulier chez les professionnels. Venu pour expliquer le repos biologique, le directeur de la Chambre nationale de la pêche a usé d'un langage fort peu apprécié par les présents, notamment certains représentants de corps constitués qui ont quitté l'amphi du CFPA. Ils seront imités par nombre d'enseignants et de jeunes étudiants en halieutique. Se voulant pédagogue, ce DG a affirmé que « pêcher durant la période de reproduction, c'est comme si on tuait l'ensemble des femmes », ajoutant « que le résultat serait la disparition de l'espèce humaine ». Ce parallèle hasardeux entre les femmes et la sardine n'a pas été du goût des présents. Tout comme cette réplique à un marin pêcheur qui se plaignait de ne pas avoir bénéficié d'un prêt pour l'acquisition d'un bateau, malgré une ancienneté de 20 ans ! Il eut droit à cette cinglante réponse du DG : « Mais il me prend pour Djamel Ould Abbès (le ministre de la Solidarité, ndlr) ou quoi ? » ! Une réplique qui ne sera pas du tout du goût des responsables présents, surtout que la conférence se tenait essentiellement en présence d'un groupe d'étudiants du département d'halieutique et des stagiaires du CFPA. Ces derniers, qui sont également marins pêcheurs, ont été très déçus du fait que personne ne prenne en considération leur situation professionnelle. L'un d'eux nous dira comprendre tout à fait l'intérêt du respect du repos biologique mais que l'arrêt de 3 mois signifie pour lui et ses compères un assèchement des ressources. Très remonté, il ajoutera que la promesse de leur octroyer 4000 DA sous forme d'allocation était si dérisoire que personne n'a encore déposé de dossier, préférant attendre que la situation s'éclaircisse davantage. En attendant, une première mesure de rétorsion vient d'être appliquée avec rigueur par les gardes-côtes qui ont saisi 70 tonnes de sardines pour taille insuffisante. Les pêcheurs concernés ainsi que l'armateur et le patron de pêche auraient également écopé d'amendes.