Afin d'examiner et d'évaluer l'efficience des actions et aménagements initiés dans le cadre de ce plan de lutte contre l'analphabétisme dans la wilaya de Biskra, les autorités locales, à la tête desquelles le wali, des parlementaires, membres de la commission nationale chargée du suivi et de l'application de ce plan, les responsables administratifs de la direction de l'éducation, des présidents d'associations impliquées dans la lutte contre l'analphabétisme, des représentants des Scouts musulmans algériens, des militants des droits de l'Homme et des dizaines d'hommes et de femmes d'un certain âge qui ont bénéficié de ce programme d'enseignement spécial adultes, ont pris part, dernièrement, à un colloque qui s'est tenu au Centre d'alphabétisation et d'enseignement des adultes de Biskra. Après l' allocution du premier responsable de l'exécutif, Saâd Agoudjil, a brossé un tableau des réalisations du secteur de l'éducation de la wilaya de Biskra, laquelle, a-t-il dit, « avec un seul collège en 1962 et un lycée ( Larbi Ben M'Hidi ) inauguré en 1972, se trouve actuellement dotée de 47 lycées, plus de 100 CEM, des centaines d'écoles primaires, une université, plusieurs centres de formation et des classes d'enseignement pour les adultes dans toutes les communes ». S.Tigane, directeur dudit centre a évoqué les grands axes de la Stratégie nationale d'alphabétisation et présenté le bilan des activités de l'établissement. Le secrétaire national de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), représentant F.Ksentini, a, pour sa part, lu une lettre de celui-ci, dans laquelle le lien intime existant entre les droits de l'Homme, l'éducation, l'instruction et la dignité des personnes a été mis en exergue. Le plan national de lutte contre l'analphabétisme, initié par l'Algérie et doté d'une enveloppe budgétaire avoisinant les 50 milliards de dinars, vise à alphabétiser 3,5 millions de personnes dans un premier temps et à éradiquer définitivement cette tare à l'horizon 2016. L'implantation de centres d'enseignement de proximité pour les adultes, le recrutement et la formation de presque 30 000 diplômés universitaires, appelés à assurer des cours de langue arabe, d'apprentissage du Coran et des mathématiques, en constitue la principale ossature. En 1962, environ 85% de la population algérienne était analphabète. Ce taux tombe aujourd'hui à 21 % grâce à une politique éducative nationale basée sur la scolarisation obligatoire et gratuite des enfants, dont 97%, soit 7 600 000 élèves, fréquentent l'école publique et à la multiplication des universités et des centres de formation et d'enseignement professionnels à travers tout le territoire national. Aïcha Barki, présidente de l'association « Iqra », a annoncé le lancement prochain d'une campagne d'alphabétisation en faveur de la population carcérale, des femmes des zones rurales les plus reculées, des handicapés et des nomades, « encore fortement lésés par l'analphabétisme », a-t-elle indiqué avant de présenter le nouveau manuel scolaire homologué qui sera utilisé l'année prochaine pour apprendre à lire et à écrire aux adultes et où les activités d'acquisition de la lecture et de l'écriture s'articulent autour du thème central des droits de l'Homme. Qualifiant d' « excellente initiative », l'édition de ce manuel, Rezzag Bara, conseiller du président Bouteflika et ex-président de la commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, a confié, en marge de ce colloque : « Destiné à une certaine frange de la population aux besoins spécifiques, cet outil d'apprentissage, très bien conçu, présente le double avantage de permettre d'acquérir les rudiments de la lecture et de l'écriture, et ceci par le canal de la culture des droits de l'Homme ».