Si d'aventure ces câbles tomberaient par terre, en cas de secousse tellurique ou d'intemperies, le drame serait inévitable. Force est de se rendre à l'évidence que cet état de fait ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités locales en premier lieu les services de la Sonelgaz. En effet une ligne de MT traverse majestueusement toute une cité au chef-lieu de wilaya. Cet exemple édifiant en dit long sur le laisser-aller des responsables qui se sont succédé sur cette wilaya et qui seraient peu soucieux de la sécurité de leurs administrés. Même écueil sur lequel bute le village Ighrem (à 35 km à l'ouest de la wilaya) où vivent paisiblement pas moins de 5000 h. Les villageois avaient beau demander à l'APC d'Ahnif de procéder au détournement (déplacement) de la MT qui survole les taudis de cette cité de regroupement, mais hélas leurs doléances sont restées lettre morte. Pour la Sonelgaz, le responsable, en charge de cette entreprise à Bouira, s'en lave les mains. «Ce n'est pas à la Sonelgaz qu'incombe la responsabilité de cette situation étant entendu que ce sont les habitations qui ont poussé comme des champignons sous ces lignes dangereuses. C'est-à-dire, au début, les lignes n'ont survolé que des terrains nus», répondra-t-il tout en surenchérissant «la Sonelgaz n'est qu'un prestataire qui n'a pas les moyens financiers pour délocaliser ne serait-ce qu'une simple ligne électrique sauf si elle est payée en contrepartie du service rendu». Réponse empesée mais n'est pas pour autant dénuée de bon sens sachant que d'autres parties ont leur part de responsabilité à l'image des services de l'urbanisme qui auraient, vraisemblablement, délivré, à tout bout de champs, des permis de construire. Sur ce, il n'est un secret pour personne dans cette wilaya qu'outre les bâtisses ayant poussé sous la MT, il y a, comble d'ironie, des particuliers qui ont construit sur les réseaux souterrains du gaz de ville et d'électricité. Dans cet ordre d'idée le directeur de la Sonelgaz avait lors de l'exposition des bilans annuels de son entreprise, le mois écoulé, concédé en avouant qu'il leur arrive souvent de détecter des pannes de réseaux (de gaz et d'électricité) qui se trouvent sous des habitations de particuliers. En définitive, comment est-il possible de trouver une issue à cette situation d'irrégularité qui prête à équivoque? Est-il nécessaire de raser tout un village ou une cité ou simplement procéder au déplacement des lignes en questions? Interrogation dont seuls les responsables locaux sont appelés à apporter la bonne réponse. Pour ce qui est de ceux se croyant intouchables en construisant sur les réseaux de gaz et d'électricité, il urge, aujourd'hui, de sévir, contre eux, par des démolitions pures et simples de toutes les constructions jugées illicites, et ce, en appliquant, avec rigueur, les lois cœrcitives qui s'imposent. A défaut, ce serait, inévitablement, une anarchie incontrôlable qui pointera à l'horizon.