Nombre d'enseignants de l'université de Sidi Bel Abbès se disent prêts à faire grève à partir de demain afin de dénoncer le « non-respect des engagements » de la tutelle et pour une prise en charge effective de leurs revendications socio-pédagogiques. La décision de recourir à cette action de protestation a été prise à l'issue de la session ordinaire du conseil national du CNES, tenue les 13 et 14 mai 2009 à Alger, en présence de 27 sections syndicales du pays. Ancien coordinateur régional du Conseil supérieur des enseignants du supérieur (CNES), Mustapha Mechab, considère que ce mouvement de grève de 15 jours (renouvelables) risque d'être « compromis » en raison du problème organique qui avait surgi en 2006. « La situation organique actuelle du CNES peut influer négativement sur le mouvement de grève. Il ne faut surtout pas s'attendre à voir toutes les universités paralysées comme c'était le cas en 2006 », dit-il, rappelant qu'à cette époque, le mouvement de protestation est allé crescendo avec des actions « ciblés » et « constante » à partir de 2005. Considéré comme l'un des principaux meneurs de la grève de février 2006, M. Mechab met en exergue le fait que le syndicat s'est scindé en deux tendances, suite à la décision de justice déclarant la grève illégale. « La mise à l'écart des sections les plus engagées dans la lutte syndicale, à savoir l'USTHB, l'USTO et Blida a provoqué un profond malaise au sein du conseil national et affaiblit son action », explique-t-il, soulignant que l'une des conséquences directe de la crise interne qui, depuis, mine le CNES est « la précipitation avec laquelle a été organisée la grève de samedi (demain) ». Côté étudiants, cette nouvelle épreuve de force enseignants-tutelle est synonyme de « vacances avant l'heure », font remarquer certains. Ouahid, étudiant en 3e année de droit à Sidi Bel Abbès, ne voit aucune utilité à cette grève : « du moment que l'université s'est profondément enlisé dans les sables de la gabegie, du clientélisme et de la violence ». Selon lui, « le mal est plus profond et ne saurait être dissociable de l'état de régression généralisée que connait le pays ». Malgré cela, des enseignants syndicalistes semblent toujours garder espoir. Ils considèrent que la réunification des rangs du CNES demeure « prioritaire » et « urgente » afin de donner toutes les chances de réussite à la lutte des enseignants universitaires. Dans une déclaration rendue publique mardi, la section de Sidi Bel Abbès a appelé les enseignants à se tenir mobilisés et unis pour la clôture du dossier des indemnités, la défense de leurs droits, de leur dignité et pour mettre fin à « la politique de clochardisation de l'université ».