Bouira. De notre bureau L'initiative qui a commencé à se dessiner, il y a de cela quelques années, avec notamment l'apparition de certains producteurs reconvertis dans l'exportation, à l'image de l'oléifacture Ithri Olive de M'chedallah, qui s'est investie dans la conservation et l'exportation du produit local vers plusieurs pays d'Europe notamment, semble bien prendre son élan avec en prime l'introduction de nouvelles mesures d'accompagnement des professionnels de la filière. C'est dans cette optique même, et non sans l'établissement de partenariats durables avec les services publics et certains organismes internationaux, qu'une coopérative professionnelle pour la valorisation de l'huile d'olive locale, regroupant oléiculteurs et oléifacteurs, a été récemment créée au niveau de cette wilaya. Labellisation Selon les services de la DSA assurant le suivi de l'évolution de la filière et l'encadrement de la mise en œuvre des différents programmes mis en branle, cette coopérative aura pour mission de créer un cadre de partenariat local et par là assurer un contrôle accru du processus de production de l'huile, partant de la cueillette jusqu'à la phase finale qui est la transformation au niveau des huileries. Par conséquent, indiquent les initiateurs, il sera question de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement de la filière qui se traduira notamment par l'amélioration du processus de production dans le sens de son alignement sur les standards internationaux. Une idée qui ne manque pas d'encourager les professionnels à l'instar de M. Saoudi, d'Ithri Olive, qui parle déjà d'un objectif de labellisation du produit local. Un objectif qui n'est pas pour autant loin à atteindre, puisque l'on ne cesse d'enregistrer une nette progression de l'activité au niveau local. D'ailleurs, si on se fie aux prévisions établies par les techniciens de la DSA de Bouira, pour la présente campagne, celle-ci sera la meilleure depuis au moins 4 ans, avec une production estimée à juste titre à près de 5 millions de litres d'huile d'olive. La superficie réservée à l'oléiculture, quant à elle, connaît aussi une extension fulgurante ces dernières années – à la faveur notamment du programme de soutien à l'essor oléicole entrepris dans le cadre du PNDA – avec pas moins de 21 560 ha représentant un taux d'occupation de plus de 75% de l'assiette arboricole et de 10% de la superficie agricole utile (SAU). Le rendement à l'hectare suivra avec une légère hausse comparativement à la campagne de 2007 où l'on a enregistré une fluctuation de 6 à 10 q d'olives à l'hectare, alors que cette année, l'on s'attend à une productivité de 15 q/ha. Ce sont là donc des indices de production prometteurs qui ne manqueront pas de trouver, par ailleurs, un accompagnement sur le plan transformation puisque, notons-le, la wilaya de Bouira compte un parc de transformation oléicole de quelque 184 huileries. Ainsi, la commercialisation, et particulièrement l'exportation, se trouve facilitée par la valeur nutritive incontestable de l'huile produite localement et qui est très appréciée pour le très faible taux d'acidité qu'elle contient qui est généralement de 0,1%. Un taux qui, toutefois, risque de s'élever si les conditions de production et de conservation appropriées ne sont pas prises en compte. Un écueil que les oléiculteurs et autres oléifacteurs de Bouira comptent contourner en développant un circuit de production bâti sur le partenariat.