Après avoir déclaré les hostilités aux dilapidateurs des terres agricoles, l'Etat s'apprête à mener une « opération coup-de-poing » pour mettre de l'ordre dans le foncier industriel. Le ministre de l'Industrie, Hachemi Djaâboub, a annoncé, hier, « une redistribution des assiettes foncières excédentaires », détenues essentiellement par des entreprises publiques, pour répondre à la demande des investisseurs. M. Djaâboub, qui s'exprimait à l'occasion de son passage à l'émission hebdomadaire de la Chaîne III, « Question de l'heure », a ajouté que la cession de ces assiettes se fera, à l'avenir, sur la base d'un cahier des charges conçu de façon à empêcher leur détournement de leur vocation initiale. Pour réduire la pression sur les régions déjà saturées, les pouvoirs publics prévoient également l'aménagement de trois grandes zones industrielles au niveau des Hauts-Plateaux et la conversion du projet de zone franche de Bellara en zone industrielles, a-t-il mentionné. Au titre des efforts déjà consentis pour mettre les investisseurs dans des conditions optimales de travail, l'Etat a investi ces dernières années, a signalé M. Djaâboub, la bagatelle de 5 milliards de dinars dans la certification des entreprises et la réhabilitation d'une trentaine de zones industrielles. Si l'Etat se montre disposé à prendre en charge les problèmes auxquels les industriels privés se heurtent, le ministre de l'Industrie a souligné, en revanche, qu'il ne pouvait rien faire pour eux dans le domaine de la mise à niveau. Cela d'autant, a-t-il dit, qu'ils refusent d'apporter leur part de contribution à cette opération que l'Etat a déjà eu à financer par le passé. Le ministre de l'Industrie a fait part, néanmoins, de l'existence d'un programme destiné à aider les entreprises à renouveler leur outil de production. Abordant la situation des entreprises publiques, Hachemi Djaâboub s'est montré pessimiste quant à l'avenir des sociétés spécialisées, particulièrement dans l'agroalimentaire. La survie de ces sociétés « ayant perdu de grandes parts de marché » dépend, selon lui, de leur capacité à trouver en urgence des partenaires privés capables de relancer durablement leurs activités. La situation est tout autre, par contre, pour des sociétés telle la SNVI qui reste, à ses yeux, « viable ». Pour mettre à l'abri la SNVI, Hachemi Djaâboub s'est montré favorable à un effacement du découvert bancaire de l'entreprise, actuellement de l'ordre de 40 milliards de dinars. Le ministre de l'Industrie a expliqué que la situation financière difficile dans laquelle s'est retrouvée l'entreprise n'est pas le résultat d'une mauvaise gestion. Evoquant les facteurs exogènes qui ont influé négativement sur la santé financière de la SNVI, M. Djaâboub a plaidé, en outre, en faveur d'une révision des tarifs douaniers pour donner la possibilité à l'entreprise et à ses partenaires d'être compétitifs. Au titre, justement, des projets de partenariat de la société, le ministre de l'Industrie a annoncé que le responsable de la SNVI est actuellement en déplacement en France pour négocier avec les patrons de Renault un nouveau partenariat pour ses filières de production de camions et d'autocars. Dans le même registre, M. Djaâboub a évoqué des discussions en cours pour la relance du « projet Fatia ». Néanmoins, le ministre de l'Industrie ne révélera pas l'identité de l'investisseur intéressé par la reprise du complexe qui devait, durant les années 1990, produire la première voiture algérienne. A l'exemple des perspectives intéressantes qui s'offrent à la SNVI, M. Djaâboub s'est voulu également optimiste quant à l'avenir de l'industrie algérienne. Cela surtout que des études commandées par son ministère prévoient, pour son secteur, des investissements d'un montant de 6,5 milliards d'euros et une création de 160 000 emplois durant les cinq prochaines années.