Cet homme politique, ancien terroriste de la Haganah à l'instar de Shimon Perez, avait compris que, bien qu'ayant le soutien inconditionnel de la première puissance du monde, son pays ne pouvait imposer une solution militaire pour obtenir une paix durable. Les images atroces de dizaines d'enfants et de civils palestiniens pris pour cible par les F16, les hélicoptères et les chars israéliens montrent à l'évidence que les dirigeants de cette «tête de pont de l'Occident» greffée dans l'Orient arabe, font fi des enseignements de l'histoire. En fait, l'objectif de ces criminels de guerre reste et demeure, après l'avoir dépossédé de sa terre, l'anéantissement du peuple palestinien, dont le génocide a commencé dès les années 1948, pour lui dénier tout droit à l'édification d'un Etat. Les massacres génocidaires perpétrés lors de la guerre du Liban et ceux auxquels nous assistons à Ghaza, sous le silence complice de la «communauté internationale», anéantissent à jamais l'espoir pour cet Etat de vivre avec les Arabes. Historiquement, Israël est donc condamné à disparaître de la carte de la région. Depuis que les USA ont pris le relais des empires britanniques et français au Moyen-Orient, leur stratégie a consisté à poursuivre la même politique pour régner en maître absolu sur cette région : par la division des pays arabes en sabotant toute volonté d'union, l'émiettement géographique du Moyen-Orient (cas récent de l'Irak), le contrôle des hydrocarbures et des grands marchés de la région, tels que ceux de l'armement, et en s'imposant comme interlocuteur incontournable pour faire perdurer dans le temps les conflits existants (Palestine, Sahara- Occidental). Pour atteindre ces objectifs, les USA ont œuvré depuis des décennies à affaiblir et déstabiliser les régimes qui leur sont hostiles par la «création de situations», se manifestant de différentes manières : conflits armés interétatiques ou intercommunautaires, assassinats à distance de dirigeants gênants, soit par des complots de palais (Fayçal d'Arabie) ou par des empoisonnements (Nasser, Boumediène, Arafat) puis par l'instrumentatlisation, à l'échelle planétaire, du fondamentalisme musulman. A tel point qu'à l'aube du XXIe siècle, l'Orient arabe se trouve encore sous tutelle étrangère du fait de la présence militaire US en des endroits stratégiques : Arabie Saoudite, Egypte (Sinaï), Qatar, Bahreïn et Irak. D'aucuns s'étonneront de la «passivité» des USA pour laisser la voie libre à l'Iran de fabriquer la bombe atomique. C'est tout simplement pour maintenir un état de tension larvée entre les Etats de la région (y compris Israël) et jouer sur la «rivalité» Perses/Arabes, alors qu'historiquement, rien ne différencie ces peuples de même civilisation culturelle et religieuse, qu'ils ont réussi pourtant à opposer dans un conflit fratricide de 8 ans pour les affaiblir mutuellement. Cet état de tension, sournoisement entretenu par le gendarme du monde, pousse les monarchies du Golfe à s'engouffrer sur les conseils «avisés» d'experts américains, dans une course aux armements qui dure depuis des décennies pour finir, après quelques années d'inutilisation de ces matériels, dans les ferrailles de l'histoire. Ainsi, des sommes colossales sont affectées à cet effet : les dépenses militaires du sultanat d'Omane se montent à 12,38% de son PNB, celui du Qatar à 10,94%, du Koweït à 9,93% et de l'Arabie Saoudite à 9,15% de son PNB ! Les pays arabes exportateurs de pétrole sont devenus de par l'incapacité de leur dirigeants à bien gouverner, donc à prévoir, prisonniers de la rente pétrolière. L'utilisation, qui en est faite par leurs dirigeants, constitue un frein à la diversification de l'économie de ces pays et permet à leurs gouvernants de remplir leurs comptes en banque à l'étranger et celui de leur famille et de procéder à des achats d'hôtels ou résidences de luxe en Europe notamment. Cela, à la faveur de pots-de-vin dégagés sur des marchés d'achats d'armements, de biens d'équipements, de constructions de grosses infrastructures et même d'attribution de concessions pétrolières… Gouvernés aujourd'hui par des nains politiques, plus soucieux de bâillonner leurs peuples que d'influer sur le cours de l'histoire, les peuples arabes n'ont plus qu'à s'en remettre au temps pour régler le problème du peuple palestinien. Faisant allusion aux pays de la ligne de front entretenant des relatiions avec Israël, un vieillard de Ghaza répétait avec rage à une chaine de télévision : «Viendra le jour où Dieu jugera les dirigeants arabes» de dizaines d'enfants et de civils dans une école placée sous la protection de l'ONU ! Faute par ces mêmes dirigeants de s'entendre, pour parler d'une seule et même voix et agir contre le génocide du peuple palestinien, en usant de la seule mais formidable arme qu'est le pétrole, il ne leur reste plus qu'à voter, lors de la prochaine session de la Ligue arabe, une résolution consistant à inscrire sur chacun de leur drapeau : «Allah Ghaleb», à l'instar de Saddam Hussein qui, après avoir été la marionnette des Américains dans la guerre contre l'Iran et lors de l'invasion du Koweït, a fait ajouter sur l'emblème de son pays : «Allah Ouakbar» !