Et pour cause, les centres de soins qui y sont construits, dans les villages ou au chef-lieu, souffrent de manques en moyens matériels et humains et sont incapables de répondre aux besoins des 8260 habitants disséminés sur une surface de 57 km2. Si certains établissements de soins, à l'image de celui du chef-lieu sont opérationnels et assurent certaines prestations aux patients, d'autres sont totalement abandonnés et jetés aux oubliettes depuis belle lurette. A titre d'exemple, à Ben Salah, village perché sur les hauteurs ouest de la commune, la salle de soins censée recevoir les malades pour leur éviter des déplacements éprouvants est fermée. Interrogé sur l'état de cette infrastructure, un habitant nous répond : «Je ne comprends pas pourquoi on l'a abandonnée à un moment où les habitants en ont fortement besoin.» Expliquant les raisons de sa fermeture, notre interlocuteur dit réfuter catégoriquement «l'argument de la dégradation de la situation sécuritaire, avancé par les autorités à chaque fois que nous réclamons son ouverture». «Le vrai problème réside dans le manque de médecins et de matériel. La situation peu reluisante dans laquelle se débat le centre de soins du chef-lieu qui fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires en est une preuve», explique-t-il. Le centre de soins du village Tala Alouche (Toulmouth) est aussi fermé. Construit au milieu des années 1980, ce centre est envahi par les herbes sauvages. En dépit de sa réhabilitation après le séisme de mai 2003 il demeure dans un état déplorable. À en croire un habitant du village, ce centre est situé dans le territoire de la commune voisine de Béni Amrane. Il jouxte un bureau de poste qui, lui aussi, se trouve dans un état d'abandon. Ici, la plupart des habitants, ajoute-t-on, ne vont pas chez le médecin quand ils sont malades. Compte tenu de l'enclavement et l'éloignement du village des centres urbains, les villageois «préfèrent se soigner avec les moyens rudimentaires et les plantes médicinales que de se rendre aux unités de soins de la région». En plus des salles de soins fermées, celles qui sont fonctionnelles tournent au ralenti. A commencer par celle de Tiza, à quatre kilomètres à l'ouest du chef-lieu qui fonctionne avec un seul infirmier. Les villageois soulignent que «les consultations ont lieu une fois par semaine». «Le centre n'assure que les pansements et les injections. Pour le reste nous sommes condamnés d'aller ailleurs», se plaint-on. La même situation prévaut au centre de soins de Bouaïdel, (un village sis à 3 km à l'est du chef-lieu). Le centre a été construit durant les années 1980. Contrairement au premier, ce dernier est doté d'un logement de fonction. Mais cela n'a pas aidé à l'affectation d'un médecin et le centre tourne depuis plusieurs années avec un infirmier. «Le logement de fonction est occupé par une famille depuis plus de quatre ans», nous confie un habitant en rappelant que son village est le plus peuplé de toute la commune. La population attend que la réforme tant vantée par les pouvoirs publics apporte ses fruits.