Au moins cinq bureaux de poste sont fermés dans la wilaya de Boumerdès. Construits, il y a plus de quinze ans, ils se trouvent dans les communes de Bordj Menaïel, Béni Amrane, Naciria, Ammal et Thenia. Ils n'assurent aucun service et ne sont d'aucune utilité pour les populations auxquelles ils sont destinés. Implantés pour la plupart dans des zones enclavées, leur réouverture n'est pas inscrite à l'ordre du jour. Ainsi, à Bordj Menaïel, le bureau de poste de Tizi n'Ali n'Slimane est toujours à l'état d'abandon. Après avoir été opérationnel durant les années 1980, ce bureau dont la fermeture n'a pas été du goût des villageois qui réclament sa transformation en une salle de sport est jeté aux oubliettes depuis plus de dix ans. Saccagé par les hordes terroristes au tout début des années 1990, celui-ci n'a été réhabilité, selon les villageois, qu'après le séisme de mai 2003. Mais cela n'a pas permis sa réouverture. « Ceci est dû à la dégradation de la situation sécuritaire », nous dit-on. Mais des travaux de réaménagement y seront entamés incessamment en vue de son ouverture, apprend-on d'une source proche de la direction d'Algérie poste. Dans la commune de Béni Amrane, le bureau de poste situé entre Tala Alouche et Toulmouth, sur les hauteurs de la commune, n'est toujours pas opérationnel. Construite, il y a plus de vingt ans, ladite infrastructure est envahie par les herbes sauvages et rien n'indique qu'elle sera ouverte dans les années à venir. Interrogé sur les raisons de sa fermeture, un habitant de la région souligne que le village est totalement déserté, faute de moyens et d'infrastructures de base. « Comment voulez-vous qu'on reste ici alors que les infrastructures qui y sont construites se ferment l'une après l'autre », lance-t-il en se plaignant de la fermeture du centre de soins du village. Y a-t-il une possibilité de son ouverture à l'avenir ? De l'avis de Yacine, un habitant de la région, tout dépend de la volonté des pouvoirs publics. « Si l'on veut repeupler le village il faut à mon avis rouvrir les infrastructures fermées et construire d'autres. Tout le monde aspire à revenir, mais quand on voit que notre village manque de tout et que les pouvoirs publics ne font rien pour améliorer nos conditions de vie, l'on ne peut que s'éloigner du village », explique-t-il. Cet avis est partagé par Merzak, un enseignant habitant les hauteurs de la commune de Naciria et où le bureau de poste reste toujours fermé. « Notre bureau de poste était opérationnel et assurait d'appréciables services aux habitants des villages de Sidi Ali Bounab, mais aujourd'hui ce n'est plus le cas », déclare-t-il. Et d'ajouter : « La région compte trois villages et plus de trois mille habitants, et je crois qu'il est plus que nécessaire de l'ouvrir pour éviter les déplacements éprouvants vers le bureau de poste du chef-lieu. » Mais cela nécessite au préalable, selon les responsables locaux, l'installation d'une unité de la gendarmerie dans la région. Chose qu'ils n'ont jamais cessé de réclamer. En outre les habitants de cette région réclament l'ouverture du centre de soins implanté au village Iouariachène. Dans la commune de Ammal et plus précisément au village Bouaïdel, les villageois, notamment les personnes du troisième âge continuent toujours de subir les aléas du déplacement au bureau de poste du chef-lieu pour retirer leur argent ou envoyer un simple courrier. Et pour cause, le bureau de poste du village sensé répondre aux besoins de ceux qui y habitent est occupé par une famille de la région. La même situation est vécue par les habitants du village Aït Ali dans la commune de Thenia qui se voient contraints de parcourir plus de 7 km pour un simple besoin en la matière. Ici, comme dans les régions précitées, le bureau de poste construit depuis belle lurette est oublié. « On a réclamé sa transformation en une salle de sport, mais en vain », tonne un responsable de cette commune qui déplore le fait de le laisser totalement à l'abandon. Une situation qui devrait interpeller, selon lui, les pouvoirs publics sur la nécessité de développer les zones rurales et leur dotation en moyens nécessaires afin de stopper l'exode rural qui ne cesse de prendre de l'ampleur.