Au terme d'une campagne animée, les Iraniens sont appelés aux urnes aujourd'hui pour une élection présidentielle à fort enjeu, sur fond de relations tendues entre Téhéran et la communauté internationale. Sous les yeux du monde entier, le scrutin met principalement aux prises le sortant Mahmoud Ahmadinejad et le réformateur Mir Hosein Mousavi, plus enclin à une ouverture sur l'Occident. Le vote devait débuter ce matin à 5h30 GMT et s'achever à à 22h au plus tard, les premiers résultats étant attendus dans la soirée. Il vient clore une campagne haute en couleur qui a culminé au cours de la semaine passée, à la faveur des derniers meetings de campagne des deux principaux candidats, où se sont massées plusieurs dizaines de milliers de personnes. Alors que le programme nucléaire suspect de l'Iran continue d'empoisonner ses relations avec la communauté internationale, les enjeux de l'élection apparaissent très importants. Le futur président devra en effet répondre à la proposition de dialogue faite par Barack Obama, après 30 ans de gel des relations diplomatiques entre les deux pays. A Washington, on observe prudemment le déroulement des événements, sans pour autant croire à un bouleversement dans la politique iranienne, les mollahs - au premier rang desquels le Guide suprême, Ali Khamenei- détenant au final le pouvoir sur les principaux dossiers.Une victoire de Mir Hosein Mousavi pourrait toutefois, au moins, changer l'image écornée de l'Iran sur la scène internationale. Agé de 68 ans, cet ancien Premier ministre de 1981 à 1989 -il est le dernier à avoir occupé le poste avant sa suppression- a vu sa campagne décoller dans la dernière ligne droite grâce à une stratégie résolument moderne qui lui a permis d'obtenir le soutien des jeunes. Les résultats officiels sont attendus dans les 24 heures suivant la clôture du scrutin. Un second tour se tiendra le 19 juin, si aucun des candidats n'obtient 50% plus une voix. (Agences)