Le hall du centre culturel M'hamed Yazid d'El Khroub, accueille, du 11 au 18 juin, l'exposition d'une trentaine de toiles de l'artiste-peintre Karim Dellouche. Initié par le professeur Abdelhamid Aberkane, ex-ministre de la Santé, l'évènement pictural a drainé, outre un public amateur, des artistes-peintres et des personnalités culturelles. Cultivant la fibre artistique jusqu'au bout de l'art, Karim Dellouche, anticonformiste, donne libre cours à ses formes et couleurs propres, celles qu'il puise au fond de lui-même, cherchant à faire partager, en bousculant toute idée reçue, « ses moments de plaisir, (peindre est réellement un bonheur pour lui) échanger librement ses idées, être soi-même ». Parce qu'il est aussi musicien, sa peinture « contient de la musique ». Selon un connaisseur, certaines de ses toiles sont sombres, sans être tristes ; elles sont profondes et pleines d'émotion ; elles invitent à la méditation. Il fait de l'art abstrait comme on pense, comme on rêve et imagine. « Mes peintures, dit-il, ne sont que simples exercices de fonctionnement de la pensée (cérébralement conçus), tout simplement le fruit de l'imaginaire. » Parallèlement à cette énergie chromatique, le public a vivement apprécié un petit récital poétique du cru du beau-père de l'artiste, Lokmane Bencheihk-Lehocine, alias Anis Qalamane. Sur un accompagnement à la guitare, de doux arpèges nés sous les doigts de Karim Dellouche, Anis Qalamane a déclamé, en arabe et en français, de délicieux poèmes, évoquant tantôt la joie, tantôt la nostalgie de Constantine, celle de jadis… Le professeur Aberkane a, quant à lui, ébloui tout le monde par sa disponibilité, sa générosité de véritable mécène et sa modestie. « On doit donner les moyens aux artistes de s'exprimer », a-t-il affirmé, très heureux que sa ville natale chaperonne des manifestations culturelles.