Sa peinture procure ainsi au public, comme à lui-même, une forte dose d'émotion que l'on se presse de partager. L'artiste constantinois Karim Dellouche, aime peindre ce qu'il imagine et ressent, en tentant, comme il le dit, de «matérialiser d'un coup de pinceau (ses) états d'âme». «J'affronte mon imagination pour mettre en valeur mes idées». Ainsi parle l'artiste de sa peinture, laquelle loin d'être «plate», se veut aussi sincère que profonde. Né à Constantine en 1962, Karim Dellouche est un artiste polyvalent, lui qui est à la fois peintre, sculpteur, plasticien, comédien de théâtre et par-dessus tout, musicien. «Formes et couleurs d'expression libre» est le thème choisi par l'artiste dans sa toute dernière exposition dont on peut visiter les toiles au Palais de la culture Malek-Haddad, au Théâtre régional de Constantine et au Centre culturel français. Rencontré par l'APS en marge de la célébration de la Journée de l'artiste, Karim Dellouche évoquera ses toiles en parlant d'une peinture qui «l'habite». Un art qui a de tout temps constitué un défi et surtout une vocation que cet autodidacte a cherché à débusquer du plus profond de son âme. Il avouera qu'il ne peint pas tout le temps, heureusement d'ailleurs, dit-il, puisque c'est ce détail qui fait sa «marque de fabrique». Sa peinture procure ainsi au public, comme à lui-même, une forte dose d'émotion que l'on se presse de partager. S'arrêtant parfois devant une de ses toiles, Karim raconte une histoire, un état d'âme qu'il a extériorisé en une peinture pleine de couleurs et de mouvements: «je travaille sur une toile, je m'arrête, regarde et m'aperçois que ce n'est pas structuré, il manque quelque chose, peut-être un raccordement, je m'y mets encore une fois sans pour autant connaître le résultat final». Dans sa peinture, autant que dans sa musique, Dellouche, fondateur du trio de Jazz KGO, donne une place primordiale à l'improvisation. L'art, pour lui, est «une aventure qu'on tente spontanément en racontant ce qui nous entoure». Il refusera cependant de parler de la condition de l'artiste et de son statut, préférant encourager la création d'écoles et d'académies qui permettraient de fonder en Algérie une critique de l'art. Cela ferait, dit-il, «avancer grandement les choses».