La mesure fait suite à une instruction d'Algérie Poste, reçue au mois de mars dernier par les receveurs postaux et mise en application. L'oukase en question invoque, selon une source bien informée, un «problème sécuritaire sans plus». Ressentant la mesure comme étant une humiliation, certains ont cessé le travail et d'autres continuent à exercer leur métier à l'extérieur, loin des bâtisses postales, exposés aux difficiles aléas climatiques. Un écrivain public, qui occupe un petit espace d'à peine un mètre carré à l'intérieur d'une agence à Debdaba, réfute l'argument sécuritaire avancé. «A Béchar, nous sommes quinze écrivains publics agréés par les services de la wilaya, tous âgés de plus de soixante ans et retraités de la Fonction publique avec une modique pension. Quel problème sécuritaire pourrions-nous poser à l'administration postale ?», indique-t-il. N'ayant aucun lien avec le motif invoqué par Algérie Poste, d'autant plus qu'il n'y a eu aucun précédent dans le passé, ces écrivains publics, aux dires des témoignages concordants, rendent un service appréciable (remplir les chèques postaux, les mandats, les inscriptions des adresses, etc.) à certains usagers de la poste illettrés et même parfois lettrés, moyennant 10 à 15 DA. Notre interlocuteur souligne que ces mêmes usagers habituels de ces écrivains publics s'apprêtent à rédiger et à signer une pétition de soutien qui sera envoyée à la direction générale d'Algérie Poste pour demander leur retour.