Un conflit qui oppose des membres au président de l'APW, M. Ouchene. Cette crise, qui dure secrètement depuis un bon moment, a éclaté après l'étude et l'adoption de tous les thèmes proposés, à savoir le budget supplémentaire, le plan de transport de la wilaya et la création d'une société publique d'édition et de publicité. Des membres ont voulu intégrer leur position concernant le président de l'APW dans l'ordre du cours de cette session, ce que le président de l'APW a rejeté. Notons que des critiques acerbes ont été échangées par des élus locaux et le P/APW à la fin de la 2e session de l'APW de Bordj Bou Arréridj, tenue mercredi 30 juin. Juste avant d'aborder le chapitre des divers, des élus RND et d'autres du FFS sont intervenus pour critiquer la mauvaise gestion du président de l'assemblée et ses rapports distants avec ses partenaires immédiats (les élus). Cette intervention a mis la poudre dans la salle. Plusieurs critiques et remarques émanaient des élus. «La monarchie n'existe pas en Algérie. Nous sommes en démocratie et élus par le peuple, la gestion doit se faire ensemble», lancera un élu contestataire. Un autre enchaînera en fustigeant le P/APW sur l'absence de la transparence et le monolithisme qui règne au sein de cette assemblée. Et un autre de demander une assemblée extraordinaire pour débattre de ce sujet. D'autres encore se montreront plus virulents et inviteront le P/APW à renoncer au poste qu'il occupe et revoir la composition des commissions. Le wali et les membres de l'exécutif, qui avaient assisté en spectateurs durant 15 minutes à la scène, ont quitté l'assemblée, suivis par des contestataires. La séance a été levée par la suite. Une situation qui n'est pas près de connaître son épilogue avec les derniers rebondissements enregistrés juste après la poursuite des travaux mercredi dernier. Une reprise qui vient une semaine après l'incident. Elle a été aussi tendue que la précédente. Les contestataires, qui ont marqué leur présence par un communiqué lu devant l'assemblée avant de se retirer, demandent au P/APW d'ouvrir les portes du dialogue et de faire participer les élus au fonctionnement de l'assemblée. Avant de quitter la séance de travail consacrée aux divers, les rédacteurs du communiqué, dont nous détenons une copie, sont allés directement au vif du sujet en demandant au P/APW de démissionner de son poste. Notons que deux élus FFS ont déclaré qu'ils sont démissionnaires du parti, mais aussi du groupe FFS à l'APW qui compte 3 membres. A ce propos, M. Bouguerra, un des démissionnaires, dira: «C'est tout simplement pour protester contre un élu FFS qui a signé une pétition en faveur du P/APW au nom du FFS sans notre avis.» Ceci, en plus d'autres raisons que notre interlocuteur a refusé de dévoiler maintenant. Les travaux de la séance ont repris avec peu d'élus; même les partisans du P/APW ont préféré errer dans les couloirs de l'assemblée. Pour sa part, le P/APW, dans un point de presse tenu en marge de l'assemblée, a indiqué que cette session se déroule conformément à la réglementation et que tous les points ont été adoptés. «Nous n'avons pas de problèmes; toutes les portes sont ouvertes au dialogue», dira-t-il. «Je suis prêt à dialoguer avec tout le monde sans exception», a-t-il ajouté. Pour la demande de démission, le P/APW a rappelé qu'il a été élu pour 5 ans et ne peut pas trahir la confiance de ses compères. «Je suis là de 7h du matin à 19h. Je lis moi-même le courrier des citoyens; personne ne n'aide», a-t-il fait remarquer. «C'est le même scénario qui s'est passé avec l'ancienne APW qui revient sur la scène avec cette nouvelle assemblée», dira-t-il. «Ce sont les mêmes personnes qui reviennent à la charge», a-t-il ajouté. A propos de la question s'il est candidat au sénat, le président de l'assemblée a laissé implicitement entendre qu'il serait sur la piste et que si quelqu'un d'autre était élu, il lui organiserait une fête. Quant aux élus RND, ils ont déclaré à El Watan qu'ils n'avaient jamais entravé les travaux de l'APW. Au contraire, ils ont voté tous les points inscrits à l'ordre du jour, mais ils veulent juste régler le problème de la gestion interne de l'APW et surtout le régime unilatéral du P/APW. De son côté, Mebarkia Moubark, responsable de la commission sociale de l'APW, dira que le président de l'assemblée travaille seul. «Il n'a jamais fait appel à nous pour quoi que se soit. Il est le directeur, le chef du parc, l'ordonnateur, le président de l'APW, le vice-président, etc.», a-t-il ajouté. «Cette action a eu le mérite de relancer le débat autour de la question de la démocratisation du fonctionnement interne de l'APW», a-t-il conclu. En attendant que la situation se stabilise, l'opinion publique bordjienne s'interroge sur les véritables raisons du divorce entre ces élus et le P/APW, après une lune de miel d'une année.