Comme chacun le sait, il s'agit d'un espace squatté depuis des lustres par les dizaines de vendeurs de véhicules « professionnels » ou occasionnels qui en ont fait un véritable souk de l'automobile, rendant la circulation très pénible dès le début de toutes les après-midis et défiant outrageusement aussi bien les usagers de la route que les éléments de la police chargés de mettre de l'ordre. A l'apparition d'une voiture ou des motards de la police, c'est le branle-bas de combat. Les vendeurs, ensemble, démarrent en trombe pour échapper au contrôle policier. Créant ainsi une situation inextricable, empêchant toute circulation au grand dam des usagers de la route qui se trouvent piégés à l'intérieur d'un énorme embouteillage. Les nombreuses plaques interdisant le stationnement tout le long des deux voies principales reliant le quartier El Maqarri à celui des Castors ne semblent avoir aucun effet dissuasif. Devant l'insistance de ces incorrigibles squatteurs, certains riverains ont cru bien faire en disposant des blocs de pierre, fixés avec du ciment, le long des rues, dans le but d'interdire le stationnement des voitures. Mais rien n'y fit. Pire encore, les voies « interdites » sont devenues encore plus étroites et les véhicules se garent toujours et n'importe comment, rendant ainsi la circulation beaucoup plus difficile. En déposant des blocs de pierre devant et en face de leurs maisons, des riverains estiment qu'ils ne font que se « protéger contre l'invasion des automobilistes qui se lancent dans des discussions d'une certaine vulgarité qui parviennent aux oreilles des familles à travers les fenêtres des habitations donnant sur la rue ». De l'avis des citoyens, les riverains n'ont nul droit d'encombrer les rues avec de gros cailloux, arguant que « les interdictions sont du seul ressort des autorités, sinon c'est l'anarchie ». Ni les pierres ni les bidons remplis de terre installés par les habitants devant leurs demeures et même au-delà n'ont découragé le stationnement des véhicules dont le nombre augmente chaque jour, au point où toutes les ruelles adjacentes sont encombrées.