« Je ne veux pas jouer au prophète ! Mais il y a des signes de changement. Que s'est-il passé en Iran ? Ahmadinejad a remporté la présidentielle. On peut tricher avec un certain nombre de voix, mais pas avec 8 millions ! Certes, il y a eu des irrégularités, mais il a été réélu. C'est cette manière de se faire réélire qui est contestée. Des Iraniens ont dit « plus rien ne sera comme avant ! » Il y a un tiers de la population qui rejette le système. Aujourd'hui en Iran, nous avons un rejet du système, un clergé divisé et le guide (Ali Khamenei), incontesté et incontestable, qui a été contesté parce qu'il n'a pas joué son rôle d'arbitre. Et malgré que Moussavi, Rafsandjani et Khatami aient appelé au calme, la jeunesse - 66% de la population - a continué à manifester et à déborder ses propres chefs. Cela nous montre, à défaut du changement réel, que le changement est possible, même dans un système aussi fermé qu'en Iran. Mais les signes de changement s'accompagnent bien sûr de signes de résistance à ce changement. Si quelqu'un essaie de vous enlever votre fauteuil, vous seriez inquiet. » * Vient de paraître Orient-Occident, le choc ?, coécrit avec Christian Chesnot, éd. Sédia, Alger, 2009. Adlène Meddi, Mélanie Matarese