Le campus universitaire Aboudaou de Béjaïa abrite depuis lundi dernier le troisième forum « l'université et le monde productif ». 65 opérateurs (plus du double par rapport à la précédente édition), représentant différents champs d'activités économiques. participent à l'évènement. A coté d'une forte présence du secteur de l'agroalimentaire, on aura remarqué la présence des branches des matériaux minéraux, des entreprises minières, les hydrocarbures, la pétrochimie, le plastique…. Le forum, selon les propos de M. Djoudi Merabet, recteur de l'université de Béjaïa, se veut avant tout « pédagogique ». Et pour être plus explicite, une occasion pour « apprendre à travailler ensemble ». En substance, il s'agit d'instiguer un va-et-vient entre l'université et le monde productif et, à long terme, se placer dans la cité pour devenir une « locomotive du développement local ». Ce dernier objectif explique d'ailleurs le vœu du rectorat de fonder dans la ville de Béjaïa ce qu'il est convenu d'appeler la « Maison de l'université ». En attendant, deux passerelles de transfert sont réalisées : Le centre d'innovation et de transfert technologique et le centre national de recherche en technologie de l'agroalimentaire. A la question de savoir si l'on n'encourageait pas une propension à la privatisation par l'entrée en lice dans la sphère universitaire du monde du négoce et du tissu économique, M. Merabet se met en porte à faux et réaffirme la conception globale et universelle de la mission de formation de l'université. « Pas de formation à la carte » dira-t-il. En tout cas, même si la mission n'est pas des plus simples, les bilans des forums passés se traduisent, citera-t-il, par la création du département de qualité, l'ouverture de filières (la minière par exemple), l'évolution quantitative des recrutements et plusieurs projets de recherche lancés avec les entreprises . Evidemment, on reste relativement bien loin, pour parvenir à un fonctionnement budgétaire qui ne relève pas uniquement du Trésor public, des types de transfert tel que configurés ailleurs. Tel que rapporté dans la première conférence du forum par M. Yahia l'Hocine, professeur au polytechnique de Montréal, c'est un véritable réseau d'affaires qui est tissé avec le monde industriel. L'école polytechnique de Montréal sous-traite pour 360 entreprises dont 50 % de PME. Soit 40 millions de dollars de chiffre d'affaires engrangés, ce qui constitue une notable source de financement pour la recherche et le développement.