Le nouveau conseil de l'ordre des avocats d'Alger a été installé hier au palais de justice Abane Ramdane. Cela intervient, en effet, au lendemain de la validation des résultats du second tour des élections ayant eu lieu jeudi 3 février 2005, soit une semaine après le premier tour. Raflant la mise avec 19 sur les 31 sièges existants, les compagnons de Abdelmadjid Sillini, président du conseil sortant et tête de liste pour sa propre succession, ont réédité l'exploit du 6 janvier dernier. C'était ce jour-là qu'avaient eu lieu les premières élections ayant été ensuite invalidées par la commission de contrôle et de surveillance, présidée par Me Laouar, pour irrégularités avérées. Ainsi, les robes noires se sont entendues sur la réorganisation de ces élections. Et la même liste qui avait triomphé la dernière fois sera créditée de la majorité des voix. Le nouveau conseil a, par ailleurs, élu bâtonnier pour la seconde fois Me Sillini avec 27 sur 31 voix. Parmi les membres du nouveau conseil, il y a également Me Malika Boutadjine, Me Nacéra Ouali, Me Beghdadi et Me Bourayou. Selon ce dernier, les élections se sont déroulées dans « la sérénité et la confraternité et aucun recours n'est à signaler ». Cependant, certaines robes noires ne cachent pas leur mécontentement. C'est le cas de Me Bergheul. Reconnaissant que le scrutin s'est déroulé dans le calme, cet avocat, candidat sur une autre liste que celle de Sillini, a relevé certaines anomalies. Entre autres, Me Bergheul fait état du tableau des avocats qui demeure « inachevé », voire « inexistant ». Selon lui, cela a fait que plus de « 200 avocats se sont retrouvés exclus du vote ». Me Bergheul estime, en outre, que ces « élections ont été fermées ». « Car, argumentera-t-il, il y a eu des sous-listes qui ont fait que tous les candidats qui ne figuraient pas sur celles-ci soient exclus ». Il les qualifiera même de « non conforme à l'éthique et aux textes régissant la profession d'avocat ». Pour se faire valoir, Me Bergheul compte saisir le Conseil d'Etat sur un nombre de réserves qu'il a émises.