Comment a germé l'idée de parodier des films américains en arabe dialectal algérien avec un humour footballistique opposant l'Algérie à l'Egypte? J'ai vu sur internet la vidéo de la parodie de William Wallace parlant du match Algérie-Egypte. En tant que cinéphile, je me suis dit que je pouvais faire mieux ou pratiquement la même chose. Alors, j'ai pris une scène du péplum 300. Trois cents Spartiates combattant des milliers de Perses. Aussi, j'ai décidé de continuer en découvrant que cela a fédéré 35 000 visiteurs chaque heure. Cela vous a-t-il encouragé à pasticher d'autres films cultes… Oui ! Cela m'a encouragé à enchaîner avec d'autres scènes de films. Comme celles des films Les incorruptibles où Robert De Niro interprète le rôle d'Al Capone. Et cela a eu beaucoup de succès puisque maintenant j'ai atteint pratiquement le cap des 100 000 visiteurs en six jours. Vous utilisez l'humour face au chauvinisme… C'est de l'humour et non pas de la violence. D'ailleurs, j'ai conçu ces parodies de films algérianisés, tout en respectant le contexte familial. On peut voir cela en famille. Si quelqu'un tombait sur ces parodies sur Youtube, il pourrait les faire découvrir aux autres membres de la famille ou encore à l'entourage. Il n'y a pas de propos haineux ou très violents concernant l'Egypte. Cependant, c'était un peu comique. On voit les Algériens comme des héros. On gagnait à la fin du film (rires). Votre démarche évoluait au fil des matchs de qualification pour le Mondial 2009 ? Exactement. Moi, j'ai commencé trois jours avant le match du 14 novembre en Egypte. Après la défaite (Egypte 2- Algérie 0) , j'ai parodié Di Caprio dans le film Departed de Martin Scorsese. Cela a beaucoup plu parce qu'à la fin, il dit : «On se reverra au Soudan !» Et à l'issue de la victoire de l'Algérie ? J'ai parodié De Niro donnant une conférence de presse. En tout, ce sont une quinzaine de vidéos, notamment celle de la parodie du péplum Troie à laquelle le comédien Salah Ougrout a accepté de prêter sa voix en doublant celle de Brad Pitt (Achille). C'est un petit peu le message de paix, de non-violence… En tout cas, je le remercie pour cette amabilité. Vous avez choisi l'usage du dialecte algérien… J'ai utilisé la langue de tout le monde. Un texte assez accessible, c'est de l'humour fin. Cela a plu. Il y a même un fan-club sur facebook. Soit 6000 personnes en quelques jours. Je reçois des messages non seulement d'Algérie, mais également du Maroc et de Tunisie. Ils adorent ces parodies. Comment concevez-vous techniquement ces vidéos parodiées ? Une scène de 3 minutes prend environ trois heures. Pour enregistrer la voix, mixer et coller la voix à l'image, Il faut avoir un ordinateur, un petit logiciel Windows Movie Maker. Et puis de l'imagination et de l'humour. (Rire). Que veut dire Irban Irban, c'est pas Urban ? (le lien sur Youtube) Irban en arabe veut dire morceaux par morceaux (bouts de vidéos). Vous faites dans la dérision ? C'est une réponse à la surenchère égyptienne. Les gens me disent : «voilà enfin quelqu'un qui fait face aux médias égyptiens». Une réaction mais à ma façon. Répondre à la bêtise humaine, à la haine avec humour et art ! Vous êtes fair-play ? Oui, absolument fair-play. D'autres parodies en perspective ? Les internautes sont très nombreux à me demander la conception d'autres parodies avec l'échéance de la Coupe d'Afrique en Angola et bien d'autres aventures. Je pense au film Heat avec Al Pacino et Robert De Niro.