Les dizaines de familles qui se sont déplacées pour assister à l'événement ont eu du mal à rejoindre leurs foyers. 19:30h, station des bus de l'Etusa, le calme se faisait entendre en ce samedi, veille de l'ouverture du Festival panafricain. Les bus qui circulaient tout au long de la journée ont complètement déserté les lieux. Sur place, tous les arrêts étaient désertés. Même les agents de l'Etusa se sont éclipsés. Seul un agent de Netcom, en tenue verte, s'est livré à sa tâche quotidienne. «Il n'y a pas de bus, le dernier vient de partir à l'instant», nous confie une jeune fille croisée sur notre chemin. «J'ai été voir la parade du Festival panafricain qui s'est déroulée au jardin Sofia, et je pensais qu'il n'y aurait pas de problème de transport, mais malheureusement ce n'est pas le cas», a-t-elle déploré avec un air incompréhensif. Idem, pour les taxis qui se sont faits eux aussi désirer. «Ici, on dirait que ce festival n'existe pas du tout», a-t-elle commenté. Effectivement, à quelques centaines de mètres du lieu de la parade, aucune trace du festival. Alors qu'au niveau de la Grande Poste, une ambiance de fête régnait aux couleurs africaines. A la place 1er-Mai, le climat était plutôt ordinaire. Les taxis comme les commerces ont baissé rideau avant même que la nuit pointe son nez. Le plus drôle est que les autorités et l'entreprise Etusa ont assuré à plusieurs reprises la disponibilité du transport le soir et même jusqu'à une heure tardive de la nuit, mais le constat était tout à fait autre sur le terrain. Le transport a fait défaut pour ce premier jour. Pourtant, des dizaines de familles se sont déplacées pour assister à l'événement en étant sûres de la disponibilité du transport pour rejoindre leurs foyers. «Ne te presse pas ma fille, il n'est que 18h15. Puisqu'il y a le transport et le dîner est prêt, on va profiter du festival car ce genre d'événements sont rares», a répliqué une vieille dame à sa fille qui lui demandait de rentrer à la maison avant que la nuit tombe. Bonne vivante et ayant l'esprit festif, cette dame, avoisinant les 70 ans, était au premier rang des foules. «J'ai assisté au festival de 1969: c'était merveilleux! C'est pourquoi je tenais aujourd'hui à être ici», nous a-t-elle confié en plongeant dans les souvenirs d'antan. «Je me souviens, on veillait jusqu'à deux heures du matin. On allait au stade pour voir les démonstrations», se remémore-t-elle en avouant que c'est grâce au premier festival qu'elle a découvert l'Afrique dans sa diversité culturelle. Faisant la comparaison avec ce deuxième festival, elle constate qu'ils ont rajouté beaucoup de troupes cette fois-ci. Debout et malgré son âge avancé, cette vieille scrutait sans relâche les défilés aux couleurs africaines. A chaque passage d'une troupe, elle interpelle un organisateur du Panaf sur le pays d'origine. «Il appartient à qui ce drapeau mon fils?», demande-t-elle à chaque fois. Quelques instants plus tard, un groupe de jeunes filles venues contempler le festival soulève la question du transport. Attirées par le formidable spectacle qui s'offre en live et agacées par le souci du transport, les jeunes filles avaient du mal à quitter les lieux. «Ne vous inquiétez pas, le transport est disponible», intervient la vieille dame et de renchérir en guise d'assurance: «Je l'ai entendu à la radio.» Cette dame n'est pas la seule à le dire. Une jeune maman accompagnée de ses deux filles le confirme. «Je n'ai même pas ramené la voiture, j'ai pris le bus pour venir ici», a-t-elle murmuré. «Si j'avais pris ma voiture je ne serais pas ici, je serais certainement bloquée dans les bouchons», a-t-elle estimé. Mais vers la fin de la parade, les familles ont vécu un calvaire pour rentrer chez elles.