Les 30 000 enseignants contractuels, qui luttent depuis plusieurs années pour leur réintégration dans leur poste de travail, ont décidé encore une fois de renouer avec la contestation. Lors d'une réunion tenue hier, à Alger, le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) a décidé d'observer le 13 juillet prochain un sit-in devant les directions de l'éducation à travers tout le territoire national et une seconde manifestation le 18 du même mois devant le siège du ministère de l'Education nationale. Certains enseignants contractuels de Tizi Ouzou n'ont pas perçu leur salaire depuis trois ans, ceux de la région de Béjaïa n'ont pas été rémunérés depuis deux ans alors que ceux des autres régions du pays n'ont pas été payés depuis le mois de septembre dernier. Aujourd'hui, ayant épuisé toutes les voies de recours, ces éducateurs pensent que la rue reste leur unique alternative pour se faire entendre et faire, par là même, pression sur les pouvoirs publics pour la régularisation de leur situation. Hier, en dépit de la canicule, ils ont fait le déplacement d'Adrar, de Guelma, d'Annaba, de Chlef... pour seulement exprimer leur désarroi, leur mécontentement et pour dénoncer l'indifférence et le mépris affiché par la tutelle. « Certains d'entre nous enseignent depuis 3 ans, d'autres 5 ans et il y en a même ceux qui sont en poste depuis 11 ans et le comble, ils n'ont pas été confirmés à ce jour. Les 30 000 contractuels n'ont jamais touché leur salaire à temps. Ce n'est pas normal », s'est exclamé l'un des enseignants qui dénonce les tergiversations des pouvoirs publics. « On nous a demandé de passer un concours pour notre titularisation et lorsque nous avons présenté des dossiers, l'administration les a rejetés car ils ne répondent pas aux besoins du secteur. Nous sommes des diplômés en ingéniorat, en psychologie... Si l'on refuse nos diplômes, pourquoi fait-on alors appel à nous ? » s'est interrogé un enseignant contractuel. « Dans les moments de crise, les pouvoirs publics ont salué notre courage, une fois la paix rétablie l'on nous a jeté aux oubliettes », déclarent les enseignants qui font part de la précarité de leur situation. « Les postes budgétaires, dont parle depuis longtemps le ministre de l'Education, doivent être attribués à une partie des contractuels, Nous ne revendiquons que nos droits », indiquent-ils. Le Cnec ne revendique pas seulement l'intégration des contractuels dans leur fonction, mais la régularisation des enseignants après une année d'exercice. Les contractuels, qui sont déterminés à ne pas baisser les bras et à arracher leur droit, ont exposé l'autre problématique portant sur l'organisation des concours permettant aux contractuels une éventuelle titularisation. Ces derniers ont été programmés pour le mois de septembre, puis la date a été reportée au mois de mars, ensuite au mois de juillet. « Aujourd'hui, nous avons appris par pur hasard le report de ce concours à une date ultérieure. Nous sommes confrontés à un mur de silence, les responsables du ministère ne communiquent pas. Ils n'ont, malheureusement, pas tenu leurs promesses et n'ont pas concrétisé leurs engagements vis-à-vis des enseignants contractuels », regrette le syndicat. Le Cnec menace de radicaliser le mouvement de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.