Elles seraient des centaines comme Souhila ou Saliha à vivre un véritable calvaire. Malgré la note de 2000 du ministère des Affaires religieuses obligeant les futurs mariés à inscrire leur union auprès de l'état civil avant de passer devant l'imam, de nombreuses femmes se retrouvent prises au piège sans recours possible devant la justice. Si bien que le ministère demande aujourd'hui à revoir une nouvelle fois le code de la famille. Après le mouvement féminin, c'est maintenant le ministère des Affaires religieuses qui souhaite une autre révision du code de la famille sur le chapitre du mariage religieux. Un texte jugé insuffisant, selon le ministère qui voit la nécessité de le revoir de sorte que le mariage religieux soit d'office inscrit à l'état civil. Une manière de protéger les femmes et particulièrement les enfants. Le département de Ghlamallah réfléchit ainsi à l'éventualité de notifier l'acte de mariage civil et religieux le même jour et au même moment. Autrement dit, soit de donner à l'imam la possibilité d'inscrire lui-même, après avoir lu la Fatiha, l'acte au niveau de l'état civil, soit de l'inviter à l'APC le jour de l'inscription de l'acte civil. « Nous donnerons à l'imam un registre, à l'instar de certains pays musulmans comme l'Egypte, pour inscrire l'acte religieux, et il sera lui-même chargé de l'inscrire au niveau de l'état civil », a certifié Yahia Douri, sous-directeur de l'orientation religieuse et des activités des mosquées à El Watan Vendredi. Ces nouvelles démarches ne sont toujours pas tranchées ou adoptées de manière officielle et restent au stade d'idée, proposées par les conseils scientifiques régionaux des imams. Le ministère des Affaires religieuses estime qu'il a parfaitement accompli sa mission. Il reste maintenant le rôle du législateur qui doit réfléchir sur la nécessité d'officialiser à l'état civil le mariage religieux. « Le ministère n'est pas habilité à légaliser la Fatiha ou à établir des lois. Nous avons accompli notre mission de sensibilisation », affirme le même responsable. Le problème c'est que le même ministère continue à fermer les yeux sur les mariages conclus seulement devant l'imam. Et de nombreux époux se retrouvent ainsi religieusement liés sans que l'imam ne réclame l'acte civil. Et aucune mesure disciplinaire ni sanction ne sont prévues envers les « contrevenants ». « Notre politique est d'orienter les imams, se défend Yahia Douri. De plus, tous les imams qui sont habilités à lire la Fatiha ne relèvent pas de nos structures. »