Singulière sortie publique était celle des étudiants du département d'anglais de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Trois pièces de théâtre jouées dans la langue de Shakespeare, la semaine dernière, dans la salle de la maison de la culture devant un public nombreux qui, pour exprimer sa satisfaction, a fait plusieurs standing ovations aux comédiens. Les spectacles étaient en fait une soutenance de mémoire de fin de licence. Le chef du département et le président du conseil scientifique ont, en effet, réussi la gageure d'introduire un atelier d'arts dramatiques dans le cursus universitaire et ils ont trouvé un valeureux et généreux metteur en scène ; Omar Fetmouche pour mener à bien la tâche. La qualité du travail est d'ailleurs ressortie sur scène ; scénographie remarquable, interprétation impeccable, musique et effets sonores admirables, réalisés par Djaffar Aït Menguellet. Langue très vivante L'attaché culturel de l'ambassade des Etats-Unis, Ronald E. Hawkins, Jr, qui a suivi le spectacle, n'a pas caché son admiration. « Le travail des étudiants et des enseignants est tout simplement extraordinaire. Nos services ont tracé des programmes d'action et de soutien en direction de ces bonnes volontés. » The Play of Adam de David Bevington qui retrace l'histoire d'Adam et Eve, The voice of the Truth (la voix de la vérité), une création de l'étudiant Noufel Bouzeboudja dont il a interprété un rôle, dépeint l'état actuel de notre pays, tout en mettant en relief le bien et le mal, et The House of Bernarda Alba (la maison de Bernarda Alba), une histoire d'une mère qui tyrannise ses deux filles célibataires ont émerveillé les spectateurs. C'est l'une des rares fois où le théâtre amateur fait le plein. L'émotion était à son comble à la fin des représentations. Pour Omar Fetmouche, « c'était un théâtre sans frontières, les étudiants ont compris que le théâtre est magique et que la magie a ses mystères ». Slimane Belherat, qui était chargé de l'animation, a lancé à la fin un appel tout aussi singulier : pourquoi pas un festival de théâtre en langue anglaise ? Beau projet, mais il faudrait d'abord songer à capitaliser les expériences acquises par les étudiants et leur trouver un cadre d'expression. Car leur parcours à l'université est fini.