Des militants sahraouis des droits de l'homme ont été blessés et arrêtés par les forces marocaines, lors d'une manifestation organisée au quartier Maata (Lâayoune occupée), pour dénoncer l'occupation marocaine des territoires du Sahara occidental, a indiqué hier l'Agence de presse sahraouie (SPS). Les manifestants, qui scandaient des slogans revendiquant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et dénonçant les violations marocaines répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et «la spoliation méthodique» de ses ressources naturelles, ont été surpris par la violente intervention des forces marocaines, qui a fait des blessés et a mené à l'arrestation de plusieurs d'entre eux, dont 5 militants des droits de l'homme figurant parmi les membres de la délégation ayant effectué, récemment, une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, a précisé la même source. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait réitéré sa demande à l'ONU, relative à la mise en place d'un mécanisme de contrôle du respect des droits de l'homme, qui serait chargé de l'élaboration d'un rapport au Sahara occidental occupé. Le président Abdelaziz a attiré l'attention du secrétaire général de l'ONU sur la répression, par les autorités marocaines, d'une manifestation pacifique organisée dans la ville occupée de Dakhla, visant à revendiquer le droit à l'autodétermination pour le peuple sahraoui, tout en imputant, au gouvernement marocain, la responsabilité de plus de 500 civils sahraouis disparus et 151 prisonniers de guerre au sort inconnu, depuis l'occupation illégale du Sahara occidental en 1975. Il a souligné que la disposition de la partie sahraouie à coopérer avec l'ONU, pour parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, «est souvent confrontée à l'entêtement, aux entraves, aux pratiques colonialistes et graves violations des droits de l'homme de la part de la partie marocaine». Aminatou Haidar dénonce De son côté, la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, a dénoncé hier la répression «brutale» par la police marocaine de deux manifestations pacifiques lundi et mardi au Sahara occidental. «C'est la réponse marocaine au président de l'Union européenne» Herman Van Rompuy, qui avait pressé, dimanche, le Maroc d'accomplir «davantage de progrès dans le respect (…) des droits de l'homme», lors du premier sommet UE/Maroc à Grenade (sud de l'Espagne), estime la militante dans un communiqué. Mme Haidar se trouve actuellement en Espagne et assure avoir été informée de la situation au téléphone par des proches. «La police et les services secrets marocains ont réprimé hier (mardi) violemment une manifestation organisée dans le quartier de Maata, au cœur de Laâyoune pour accueillir douze activistes qui rentraient des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf», selon ce communiqué. Parmi les «nombreuses personnes» agressées, dont «plusieurs femmes», figure Sabbar Brahim, secrétaire général de l'Association des victimes de violations graves des droits de l'homme par le gouvernement du Maroc, et Ennaama Asgari, vice-président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), est-il précisé. Le premier a été «matraqué» et souffre d'«une blessure ouverte à la tête et de lésions graves aux reins», le second «a reçu des coups sur tout le corps qui ont laissé des marques visibles sur sa peau», ajoute le communiqué accompagné de photos montrant les blessures de ces deux personnes. Selon Aminatou Haidar, la police a bloqué l'accès à l'hôpital où les blessés voulaient se faire soigner.